@ pipo
Il s’agit d’une généalogie mythique, concernant la lignée qui aurait fondé Thèbes. Voilà le premier :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Cadmos
https://fr.wikipedia.org/wiki/Labdacides
Mythique ne signifie pas historique et c’est pour cela qu’il y a aussi de la féérie ; l’objet du mythe n’est pas non plus de conter l’Histoire mais de cimenter le groupe (voir Eliade et autres). Les histoires de coucheries, infanticides (Médée par ex), viols, sont la norme dans les mythes et cela correspond à la vie des Grecs. Par exemple, le père a pouvoir de vie et de mort sur enfant et femme ; l’infanticide à des fins eugénistes (pas de chétifs, de ’tarlouzes’, etc) est gaiement pratiqué et sans scrupules. Il y a par exemple à certains endroits une coutume où le père jette un seau d’eau glacée sur le nouveau-né pour étudier sa réaction et il n’hésite pas à rejeter l’enfant sans autre forme de procès s’il le trouve ’timoré’ (l’enfant connait alors le sort d’Oedipe, ou bien on l’abandonne à la rivière à la façon de Moïse). Ca se passe dans un contexte très guerrier - l’objet de l’éducation du garçon est de faire un guerrier -, où il y a des bêtes sauvages, où l’on croit au surnaturel, etc. La mort est commune et n’est pas escamotée ; à la force physique et à la virilité de caractère s’ajoute la dureté. A ce contexte se greffent des singularités culturelles : le père ne passe pas son temps à promener un landau dans les rues d’Athènes ; déjà, le rôle de mère est méprisé parce que la femme est programmée pour ça ; c’est une société toute entière tournée sur le garçon dont le destin est de devenir guerrier. Les vies des hommes et femmes (y compris durant l’enfance) sont compartimentées, les femmes ayant un endroit propre à elles (le gynécée). En singularités culturelles, avec des variantes locales (on dit les Grecs mais en fait il s’agit de cités avec un tronc commun mais qui présentent des spécificités, des dieux tutélaires différents, etc ; on dit Grecs comme on dirait Européens en parlant de nous autres et mêlant Français, Italiens, Allemands, etc) il y a aussi l’organisation sociale qui dépend des incestes en vigueur, etc (existence de clans conditionnant l’identité en lieu et place de la filiation, par exemple).
Donc, sur ce contexte, en arriver à croire que les Grecs sont horrifiés parce que Oedipe aurait buté papa, on nage en plein anachronisme. Le dieu qu’ils révèrent, qu’ils ont placé en haut de leur panthéon, est un certain Zeus qui non seulement a buté papa mais a fait en sorte de verrouiller le pouvoir à jamais en parfait tyran qu’il est. Le père de Zeus pratiquait d’ailleurs l’avortement à coups de pied.
Et pour autant, les Grecs étaient-ils haïssables, etc. Bien sûr que non, c’était aussi une civilisation très raffinée.
Bon, bien sûr, tout ça fait blêmir les avortons que nous autres judéochrétiens sommes. Et la vérité de ces travaux psychanalytiques ne disent rien des Grecs mais parlent beaucoup de ceux qui les pratiquent. Non pas en tant qu’individus, ce qui n’a pas d’interêt, mais en tant qu’homme de leur temps et prisonniers de leurs illusions.
https://www.cairn.info/revue-enfances-et-psy-2009-3-page-19.htm
01/09 20:47 - Xenozoid
01/09 20:20 - Mélusine7
J’essaie d’écrire en y mettent de l’inconscient (fille de sa mère),. de (...)
01/09 19:37 - Xenozoid
@Mélusine7 tu mets beaucoup de parenthèses, puis je te demander ,pourquoi (...)
01/09 19:34 - Xenozoid
01/09 19:16 - Mélusine7
@Philippe VERGNES Je vous invite à lire mes commentaires et ceux de Kalachnikov sur le site de (...)
01/09 19:10 - Mélusine7
La place du père : c’est la mère qui l’introduit. Un jour, ma mère, genre mégère (...)
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