@Piere CHALORY
Tout cela est d’autant plus dommage, qu’aujourd’hui encore la Résistance existe. Certes, et pour cause, elle ne fait pas la Une des journaux, parce qu’il vaut mieux pour ces minables qui sont « au gouvernement » qu’on en parle moins possible, que ses motivations, ses recherches de solutions, ses grandeurs ne trouvent écho que chez de rares proches.
Pourtant, par exemple le rassemblement de Notre Dame des Landes fut comme d’habitude un succès malgré ce qui aurait pu être une lassitude née d’un dossier qui a tout de même cinquante-cinq ans. La motivation d’une Françoise Verchère, que je finis par bien connaître, est d’une fraîcheur admirable, il suffit de lire son impeccable pamphlet argumenté, charpenté, solide.
Pourtant l’autre ZAD, celle de Bure, résiste toujours malgré des pressions terribles des oligarques nucléaristes, tous anciens d’une école polytechnique salie par leurs manœuvres. Je ne m’étends pas sur toutes les autres luttes de ce genre, au triangle de Gonesse, sur le plateau de Saclay, à propos de lignes LGV aux motivations douteuses et aux résultats futurs catastrophiques.
Ce sont partout les mêmes combats ardents, ô combien bénévoles, et d’ailleurs enrichissants par leur analyse fine des situations multiples (je repense aux deux réunions auxquelles j’ai avec bonheur été invité à participer sur la ZAD de NDL, dans la ferme de la Wardine, puis dans le complexe autogéré et militant du B27 à Nantes. Nous y avons débattu des volontés (ou velléités ?) des multinationales y compris françaises de tout ficher depuis le berceau ; et bien entendu des moyen de lutter contre cette mainmise par ce qu’on appelle les GAFAM (j’ai pu assister à une conférence à cinq intervenants sur ce sujet-là), mais aussi par des multinationales basées sur notre sol, mais tout aussi agressives.
Oui, la Résistance est là. Notre Dame des Landes, c’est plus de deux cents collectifs aux effectifs importants, sur toute le France et parfois même à l’étranger. Les opposants aux CAPTEURS communicants, ce sont pas loin de 400 collectifs en France, et presque 400 communes qui ont refusé. Les militants pour une nouvelle Constitution aux prémisses terriblement différentes, ce sont plusieurs dizaines de collectifs là encore motivés, moins nombreux parce que le sujet est bien plus complexe. La France de la lutte est là, et je suis heureux d’y être partie prenante de façons très diverses. Les partis politiques ? Ils sont à la traîne, pour des raisons souvent d’intérêt personnel à tel ou tel poste, hélas. Seuls restent les partis aux faibles effectifs, qui savent ne pouvoir recourir qu’aux pauvres donations de leurs membres, ce qui n’empêche pas d’avoir la pêche.