Je ne défends pas les banques, j’ai même la plus grande méfiance envers elles et j’épluche tous mes contrats et relevés au cas où. Et je ne fais pas confiance aux conseillers.
Par ailleurs, on connait bien la frilosité scandaleuse des banquiers envers tous ceux qui ne sont pas millionnaires...
Maintenant, l’auteur fait un raccourci qui pose quand même un peu problème. Un agriculteur se serait suicidé parce que la banque a refusé de lui donner les 1500 euros qu’il n’avait pas ? Et qu’elle lui a compté des frais bancaires ? Qu’il s’agisse de la goutte d’eau qui a fait déborder le vase, soit, mais engager, rien de moins, la responsabilité de la banque dans la mort de cet homme est excessif et nuit au propos.
S’agissant des suicides d’agriculteurs, il y aurait fort à dire par contre. Déjà un suicide est un acte complexe qui ne vient pas d’une seule cause. Il faut penser à la solitude conjugale des exploitants, leur isolement social, le manque de soutien, les négociations dures avec les intermédiaires, le sentiment d’humiliation, la course à la rentabilité sur des marchés difficiles, les emprunts inévitables... et là, on touche aux problèmes de fond : la responsabilité de certains syndicats agricoles, la PAC, les lobbies agrochimiques, le je m’enfoutisme des gouvernements etc. Et j’inclue même la responsabilité de beaucoup agriculteurs dans certains cas, incapables de se remettre en cause et de revoir leur façons de faire. Les banques profitent de la situation de manière éhontée, mais elles sont loin d’être les seuls responsables de la débandade agricole dans notre pays.