Mais le coup d’état
est déjà bien là : l’élection de Macron en est l’avènement
qui ponctue la lente mais ferme prise de pouvoir des puissances
d’argent entamée dès le début de l’ère pompidolienne et qui
n’a fait que grignoter, année après année, l’aire décisionnelle
du monde politique.
Nous sommes arrivés au point d’orgue :
Macron élu avec l’appui quasi unanime des médias au service de
leurs propriétaires, eux-mêmes membres éminents de l’oligarchie, qui ont trusté les uns après les autres les
médias d’influence sapant ainsi le pluralisme des opinions ou en tout
cas les balisant dans des limites strictes dont le franchissement
vaut licenciement.
Natacha Polony fut
éjectée parce que sa liberté de ton lui a donné l’audace de
dire clairement dans une émission de grande écoute de qui et de
quoi Macron était le nom.
Tant qu’elle se contentait de
généralités même assorties d’une certaine insolence mais
suffisamment vagues pour ne porter ombrage à personne nommément
cité, elle jouait le rôle du bouffon du roi, une voix certes
roborative mais superficielle.
Macron peut
s’appuyer au parlement sur une majorité d’ilotes que l’on
voit drillés par les sachants, les anciens repris du vieux monde, et ceux qui, dans cette enceinte peu favorable, s’efforcent
de porter des alternatives sont au mieux snobés au pire moqués pour
leur liberté vestimentaire, non pas celle qui remplace la cravate
par la lavallière, ce qui suppose un grand raffinement ! mais celle qui en
exclut parfois le port.
Les insoumis sont accusés quasi de forfaiture pour ne pas
respecter les codes compassés de l’institution et les idées
qu’ils expriment sont par définition celles de gougnafiers.