L’auteur, blogueur progressiste suisse, me semble un peu un enfant gâté.
Je ne parlerai pas de mon cas particulier, je travaillais en « Suisse-France » dans un labo international que l’on peut qualifier d’extra-territorialisé et j’avais des conditions particulières comme fonctionnaire international, donc pas vraiment comparables, mais je suis très loin de me plaindre (et pourtant, je suis fermement ancré à gauche).
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En revanche l’un de mes très bons amis Suisses, avec lequel j’ai fait une grande partie de mes études, a toujours travaillé (et vécu) en Suisse. Une première moitié de sa carrière comme ingénieur de développement dans une entreprise privée et la seconde comme enseignant à l’École d’ingénieur de Genève.
À la retraite maintenant, tout comme moi, nous parlions l’autre jour de ces futurs scrutins en Suisse.
Il reçoit mensuellement, à titre de la retraite officielle par répartition, 1600 € (je traduis les CHF en €) et, à titre de la retraite par capitalisation, 5500 €. Soit un total mensuel pour lui de 7100 €.
Sa femme qui a travaillé la majeure partie de sa carrière à mi-temps comme secrétaire d’un médecin reçoit 1400 € de retraire officielle et 900 € de retraite privée, soit un total de 2300 €.
Le couple retraité a donc comme retraite 9400 € par mois, si l’on ajoute leur maison (ils ne payent que 600 € mensuels de frais bancaires), on peut faire pire comme conditions misérables.
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Bien sur, je sais qu’il y a de la pauvreté en Suisse, environ 8 % de la population et qu’il est très difficile, pour une mère seule élevant un enfant, de vivre avec un salaire de caissière de 4000 € par mois (environ le seuil de pauvreté en Suisse dans ces conditions) et que les fins de mois sont tout sauf gaies.
Mais je reste persuadé que l’auteur devrait aller se promener un peu dans la France profonde, là, il rencontrerait la vraie pauvreté et, parfois, la misère.
Raison de plus pour que les choses changent en France, mais il semble qu’avec l’élection de Macron, une faible partie du corps électoral français a plutôt choisi d’aggraver la situation.