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Commentaire de barbarossa

sur Le système des retraites, une affaire en or pour les banques


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barbarossa 21 août 2017 18:00

@Bruno Hubacher

Explications complémentaires à votre billet :
Les cotisations au système suisse de répartition (AVS) s’applique à tous les travailleurs à partir du 1er janvier qui suit leur 17ème anniversaire jusqu’à et l’âge de la retraite. Le salaire y est soumis intégralement. En revanche les prestations ont un plafond. Et, pour toucher sa retraite entière il faut avoir cotisé un certain nombre d’années entières. S’il vous manque ne fut-ce que 15 jours sur une année, votre retraite est fortement amputée.
En plus de cette retraite par répartition (sociale), il y a une retraite par capitalisation (deuxième pilier), qui, en principe, garantit à son bénéficiaire un montant d’environ 70% de son dernier salaire de retraite totale (donc y compris la retraite par répartition). Ce système qui à l’origine était facultatif - seules les grandes entreprises le proposaient à leur personnel en créant des caisses de pension autonomes. Et elles choisissaient librement le % de cotisations (autour de 15%) ainsi que la répartition, souvent 1/3 employé - 2/3 employeur.

( En sus, à la fin de l’année beaucoup d’entreprises versaient des généreuses cotisations supplémentaires à ces caisses, dont une partie servait à financer le rattrapage des cotisations supplémentaires dues par les employés sur leur augmentation annuelle qui, sinon pouvait devenir négative (plus l’employé était âgé plus les rattrapage était élevé). Car le montant de capitalisation devant servir à financer la retraite complémentaire devait être à la hauteur. - je sais c’est un peu compliqué, vous pouvez zapper sur ce passage en italique, il n’est pas nécessaire à la compréhension du système)  

Ce deuxième pilier est devenu obligatoire sous le nom de LPP. Avec de règles de minimum.

 Et le libre passage. 
Explication : puisque les caisses de pensions sont particulières à chaque entreprise (même si parfois elle sont réunies sous une même bannière, question de grandeur), lorsqu’un employé change d’employeur elle va recevoir le montant de capitalisation acquis sur sa tête dans la caisse de l’ancien employeur. Mais ce montant est limité au minimum légal, l’ancienne caisse gardant la différence dans ses fonds propres - ce qui paraît normal. (Toutes les cotisations de l’employé passent à la nouvelle caisse, celle de l’employeur dans la limite de la loi).

Ensuite, pour parfaire sa retraite, on a constitué un 3ème pilier facultatif la OPP3. C’est une assurance vie comme on les connaît en France. 
L’intérêt c’est que les cotisations sont défiscalisées. 
A l’échéance l’assuré reçoit un capital qui, lui, est soumis aux impôts, mais à son lieu de domicile lors de l’échéance et pas la où il l’a gagné. 
Très intéressant pour s’exiler fiscalement. 
En cas de mort avant terme, il y a évidemment un impôt de succession. 
Mais il y a des cantons, comme le Valais, où il n’y a pas d’impôt de succession.

Les caisses de pensions qui gèrent ces retraites sont autonomes quoique soumises à des règles assez strictes de placement. Les grandes entreprises suisses (genre Nestlé, Novartis) payent les frais de gestion directement. 
Les calculs des retraites suit un schéma bien précis : le recensement fédéral fait tous les 10 ans donne un tableau statistique précis (âge, longévité, répartition des sexes, espérance de vie).

 On applique à ce tableau statistique un coefficient de correction, différent si on assure la vie (c’est le cas) ou la mort. Ceci pour être du bon coté - loi des grands nombres. Puis un taux d’intérêt, assez bas car il est difficile de prévoir au long terme. 
Donc ces fonds de pensions (qui souvent se réassurent) - qui ne versent pas de dividende - en principe sont appelés à grandir sans cesse, le capital résiduel des rentes servies après le décès des bénéficiaires alimentant leurs fonds propres. 
Le système de la LPP datant d’une bonne 40aine d’années on devrait pas avoir trop de soucis. Surtout que les investissements de ces caisses de pension sont souvent dirigés vers l’immobilier - avec le danger à terme que tout le parc leur appartienne (Ils financent également les hypothèques de leurs assurés). Le montant de loyers, à différence des taux directeurs, ne s’approche pas de zéro.
Alors, si aujourd’hui on est obligé de faire une nouvelle loi et des nouvelles règles qu’est-ce que a foiré ?


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