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Commentaire de Louis Horvath

sur La censure dérive, peinard...


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Louis Horvath (---.---.62.147) 13 mars 2007 18:04

L’affaire Clearstream m’interpelle personnellement pour plusieurs raisons ; en un premier temps elle explique bien où va tout l’argent. Je ne sais pas pour la France mais ici au Canada les banques et les grandes corporations croulent, depuis 10 ans, sous le poids de leur richesse. Et pourtant la population pâtit, sa condition de vie se détériore (et ce malgré les statistiques). Où partent donc toutes ces colossales sommes si les gouvernements en sont réduits à sabrer dans la santé, l’éducation et les programmes sociaux pour arriver ?

Une autre raison c’est la question à savoir quand on va statuer qu’une entité morale ne peut pas avoir plus de droits qu’une entité en chair et os. Car une partie du problème c’est bien ça ; on a un peu l’impression (et Clearstream vient confirmer ce fait) que non seulement les états sont impuissants devant la machine Clearstream mais aussi les entités légales, a qui l’on confie pourtant nos vies.

Se trouve également la question de l’image publique ; toute cette histoire a l’odeur d’une opération de contrôle des dommages, c’est-à-dire une position stratégique pour protéger la réputation de Clearstream en transférant toute la responsabilité sur un événement ou un individu, dans notre cas monsieur Robert. Clearstream a bien sur le droit de protéger sa réputation. Mais ses moyens et son accès aux médias sont clairement disproportionnés. Sans oublier que ce bouclier occulte encore plus la transparence de cette entreprise, chose qui est pourtant au centre de ce débat.

Et finalement pour agrémenter la conversation, on a mentionné que certains documents avaient été « volés ». Hé bien le terme « voler » est utilisé pour ficeler le débat ; il mène le lecteur à croire, indirectement, que monsieur Robert est un homme dont l’intention est maligne. Ce qui n’est manifestement pas le cas. Et puis il fallait bien des preuves pour révéler cette information ! Comment peut-on s’assurer qu’une entreprise qui travaille dans le secret le plus total et qui refuse la transparence reste droite et honnête ? Peut-on et doit-on se limiter uniquement à leur parole d’honneur ? Une entreprise comme Clearstream peut-elle avoir plus de droits qu’un individu, qu’un juge ou qu’un état ? Et qu’est-ce qui a le plus de gravité selon vous, quelques documents obtenus par des informateurs ou la possibilité d’une fraude colossale affectant la qualité de vie de millions, peut-être de milliards d’êtres humains ?

La réponse est tellement évidente que les magistrats et les politiciens ne la mentionneront pas tant qu’ils n’y seront pas obligés. Ne leur donnons pas de marge de manoeuvre.


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