@foufouille
Mais quelle méconnaissance de l’histoire des sciences !
Oui bien sûr que les chiffres arabes ont une origine indienne... mais pourquoi sont-ils devenus « arabes » ? parce que dans la civilisation arabe ( ou de l’Islam , en ce sens que la Civilisation arabe s’étend sur des territoires peuplés de non-Arabes ,notamment au Khorezm, terre de nombreux savants « arabes ») il y avait justement des mathématiciens de génie capables d’apprécier l’intérêt de ce système décimal. Les « Arabes » ( Arabes ou non) auraient après tout, sans mathématiciens ni tout ce que cela suppose de niveau de développement, social, se contenter de bâtons, de cailloux, de chiffres romans, de la notation grecque acrophonique( laquelle n’empêcha pas l’arithmétique mais empêchait les calculs « astronomiques »)...
Il fallait un besoin social ... ( mais ne pas comprendre cela c’est s’empêcher de comprendre le reste).
Le début de l’expansion arabe n’est pas le fait de savants, mais de guerriers ( comme pour les Aztèques en Amérique). Mais que sait-on de tous ces territoires conquis ? pas grand chose voire rien, ici ... mais la société arabe « archaïque » n’en est pas restée à Mahomet et son de vie nomade et tribal.
Bagdad est devenu le centre, du développement scientifique à l’Ouest de l’Inde jusqu’aux Hébrides.
A Bagdad confluaient des savants de tout l’Empire arabe, arabes ou non, avec des périodes progressistes, et des périodes régressives (suivant les califes ou leur dynastie).
Et les mathématiques grecques,,saccagées par les Chrétiens ( massacre d’Hypathie , la dernière mathématicienne grecque par des moines chrétiens fanatiques, incendie de la Bibliothèque d’Alexandrie par de moines chrétiens encore ...) .
Et que sont devenues les mathématiques ( grecques ) : elles sont parties à Bagdad, les manuscrits sauvés, les mathématiciens se sauvant ...
( L’Occident, en quelque sorte, ’s’est auto-détruit ..si on suppose le Christiannisme comme occidental - notez bien qu’il n’est pas né en Europe !!)
Et les savants et mathématiciens « arabes »,ont compilé les connaissances de leur temps, grecques ( sauvées par eux - sinon , on ne saurait RIEN des Grecs -que l’Occident a détruit ( déjà) , indiennes, toutes les connaissances, et avec un esprit OUVERT, et qui plus est modeste.
A l’inverse des occidentaux, les mathématiciens « arabes » n’ont jamais cherché à s’accaparer le savoir des autres pour s’en attribuer le mérite.. Et ils ne se sont pas contentés de le recevoir et de la transmettre, ils l’ont discuté , comparé, amélioré - en cela aussi leur méthode était scientifique et moderne.
Par ailleurs ces savants n’étaient pas forcément musulmans, mais vivants dans l’Empire musulman.
Si on veut voir ce que ça peut signifier, , prenons Paul Langevin, l’un des plus grands physiciens français : est-ce que c’est un savant « chrétien » ? pas du tout.
Donc dans cette histoire de civilisation, il faut aussi ne pas faire d’amalgame, et , rejetant l’Islam pour des motifs qui ont plus à voir avec notre histoire coloniale qu’avec l’histoire elle-même, rejeter l’apport unique et fondamental, de la civilisation arabe pour les avancées de la Renaissance, qui ont mené à l’Occident moderne. La Renaissance s’est faite en se réclamant les héritiers des Grecs ( et notez-le bien , ces mêmes Grecs voués aux gémonies par les Chrétiens, ) et cet héritage est passé par les Arabes.
Du reste l’usage des chiffres arabes est tardif en Occident et il a fallu les besoins liés au développement des forces productives et les mathématiciens qui les corroborent, pour en voir l’intérêt et les utiliser.