Et c’est reparti pour les amalgames : nuage de
Tchernobyl, amiante, tabac, nucléaire… tout y passe pour noyer Linky. Quand à
la désinformation sur ce compteur, rien ne nous est épargné par M. Filterman.
Je commence à lire l’article et dès le deuxième paragraphe Marc Filterman écrit : « à ce jour, 404
communes s’opposent à Linky ». J’aimerais bien savoir lesquelles. Ce qui est probablement vrai, c’est que, à un moment donné chacune des ces 404 communes a peut-être dit
« stop Linky ».
Soyons sérieux ! Toutes les nouvelles communes qui manifestent leurs
inquiétudes et demandent un moratoire en attendant d’être rassurées sur les dangers
que pourraient avoir les compteurs, sont comptabilisée. Par contre, celles qui
ont annulé leur délibération (de gré ou de force), ne sont pas déduites du
comptage ? Ben voyons !
Le site POAL – très bien fait au demeurant du point de vue technique -, est sensé
recenser les communes anti-Linky, on relève aujourd’hui 342 communes sur ce site. Je jette
un coup d’œil à la liste de mon département. Je trouve une vingtaine de
communes. Première constatation : pour près des 2/3 d’entre elles, les délibérations datent de plus
d’un an. Le détail est le suivant :
Deux délibérations demandaient au maire d’écrire à Enedis
pour que les compteurs ne soient pas changés chez les administrés qui le
demandent (comme vient de faire le maire de Bayonne). Six communes refusent
seulement que les compteurs soient installés dans les bâtiments publics (aux administrés
de faire des démarchent individuelles s’ils n’en veulent pas, eux non
plus). Quant aux autres (58% des
communes de la liste), elles demandaient un moratoire en attendant d’être mieux
renseignés, notamment par l’ANSES (20%). L’agence s’est prononcée à la fin de
l’année dernière, concluant notamment par « une faible probabilité que l’exposition aux champs électromagnétiques émis par les compteurs communicants radioélectriques (gaz et eau) et les autres (électricité), dans la configuration de déploiement actuelle, engendre des effets sanitaires à court ou long terme. »
Deux des communes de la liste ont été condamnées par le tribunal administratif et ont du annuler leur
délibération. Une troisième, la plus importante de la liste, rend compte sur
son site Web des conclusions de l’ANSES et écrit qu’elle ne peut pas s’opposer
légalement au déploiement des compteurs.
Autrement, dit, sur mon département,
nous sommes loin de la vingtaine de communes qui s’opposent aujourd’hui à Linky ! S’il en reste cinq, c’est un grand maximum.