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Commentaire de Monolecte

sur Au sujet des emplois aidés


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Monolecte Monolecte 27 août 2017 10:58

@Bracam

Tout est dit, rien n’est à ajouter.

Sauf peut-être — pour répondre plus directement à @Sorenz — que les emplois aidés sont très souvent des emplois non seulement limités dans le temps, mais aussi dans la durée et la rémunération. Passé d’un RSA à un mi-temps au SMIC non choisi est assez loin de ce que je considère comme état de nature à sortir les gens de la merde.

Et j’en parle précisément en connaissance de cause.

Après plusieurs mois de recherches infructueuses et de demi-RMI (ce qui ne faisait vraiment pas lourd : je payais juste la connexion à Internet à une époque où Internet était encore rare et cher, mais était aussi déjà — et peut-être encore plus, vu le peu de connectés lambdas ! — une formidable source d’opportunités dont je refusais de me couper), l’ANPE m’a imposé un emploi aidé.

J’aurais pu voir ça comme une opportunité. C’était pour alphabétiser des adultes dans une association et franchement, mon diplôme bac +5 en psychologie sociale allait être bien utile pour ces gens et vraiment cela aurait été une expérience vraiment intéressante… sauf que…

Le job était à mi-temps, à 50 km de chez moi, sans voiture et avec des transports en commun plus qu’anémiques (un bus à 5 h 30 du matin pour l’aller et un autre à 19H pour le retour, 1 h 30 de trajet) et bien sûr, pas d’aide au repas ou quoi que ce soit. Il était assez facile de calculer que d’aller à ce job me laisserait encore moins d’argent que mon demi-RMI, à moins d’être disposée à faire un seul repas par jour.

J’en avais informé l’ANPE qui m’avait simplement dit qu’ils n’en avaient rien à foutre de mes problèmes et que c’était ça ou la sanction.

C’est dire si je me suis sentie utile, appréciée, revalorisée et réinsérée dans la société.

Pour la petite histoire, juste à ce moment-là, un chef de projet que j’avais rencontré sur internet venait d’avoir enfin le budget pour m’engager pour un vrai job (autrement dit, un SMIC à plein temps, ce qui, rapport à mes qualifications… mais bon, je ne faisais quand même pas la fine bouche !) et avait diffusé une offre d’emploi à l’ANPE qui reprenait point par point mon profil… puisqu’elle avait été rédigée à partir de mon CV !

L’ANPE n’a pas diffusé l’offre et à convoqué directement sa sélection de candidats… où je n’étais pas ! Comme il n’y avait pas de profil qui collait bien, le chef de projet m’a appelée pour me demander pourquoi je n’avais pas postulé…

J’en ai déduit que l’ANPE n’en avait vraiment rien à foutre de ma gueule.

J’ai manqué rater le (bon) job, parce qu’au moment de la signature (mais vraiment au moment, quand tu as la plume qui touche le papier !), le comptable a tout arrêté, parce qu’en fait, ayant déjà eu un micro job dans les 24 mois précédents, je n’étais pas éligible à cet… emploi-jeune. Donc, de nouveau un emploi aidé et de nouveau, un truc à critères non professionnels.

Il y a eu une très longue discussion entre membres de la direction pendant laquelle j’attendais dehors en me décomposant, puis, finalement et assez miraculeusement, mes qualifications ont prévalu sur le fait que je n’étais pas un profil à salaire discount… mais ça a vraiment été de justesse.

Et grâce à ça, j’ai pu envoyer chier l’ANPE et son job à m’enfoncer dans la misère !

Et ça, ce n’est qu’un exemple parmi plein d’autres… mais c’est le mien.


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