@microf
La loi du 5 avril 1910 créé les « Retraites ouvrières et paysannes », système défendu par le Parti Radical (Léon Bourgeois et Paul Guieysse). Ce fut le premier système de retraite par capitalisation obligatoire pour les salariés agricoles et non agricoles, qui visait à garantir une pension de 40 % du salaire à 60 ans.
La réaction dénonce des charges inacceptables pour le pays et se
plaint que ces pensions encourageraient la paresse. Pourtant, ce projet
ne pesait en rien sur la bourgeoisie. Au contraire, non seulement
c’était une « retraite pour les morts »[1]
(âge de la retraite fixé à 65 ans pour une espérance de vie inférieure à
50 ans...), mais ce système reposait sur l’épargne obligatoire des
travailleurs sur une partie de leur salaire.
De plus, la loi est totalement laxiste envers les patrons qui ne
versent aucune cotisation, la cour de cassation annulera même son
caractère obligatoire.
De nombreux travailleurs resteront exclus de tout droit à la
retraite : les ROP toucheront 3 millions de personnes, sur 8 millions de
salariés et 40 millions de français. La cagnotte des retraites sera
fortement pénalisée par les dépréciations monétaires de 1910 et de
l’après-guerre dues à la politique inflationniste du gouvernement.