- Y’a qu’à faire comme les Malais, les Coréens du Sud, les Vietnamiens, les Indiens et les Chinois !
- Mais en Afrique, ce sont des Africains.
- Et alors, ça change quoi ?
- Oh rien...
Les
gens qui croient que le développement, ça se décrète, n’ont jamais
réfléchi à la manière dont ça pourrait se passer concrètement, jour
après jour, mois après mois, année après année...
Borloo, avec
son projet d’électrifier l’Afrique, c’est pas une mauvaise idée, mais
une fois que chaque case aura son panneau solaire pour le fer à
repasser, le frigo, le ventilateur, la télé et l’ordinateur, la
contribution au développement sera, ou aura été, de quelle nature ?
Globalement,
les Africains n’ont pas d’aptitude au développement, tel que nous
l’entendons, parce que l’aptitude au développement n’est pas un don, pas
une prédisposition naturelle, c’est l’aboutissement d’un processus
étalé sur des temps longs.
Pour l’économiste et historien de
l’économie Gregory Clark, professeur à l’université de Californie Davis,
le processus qui a débouché sur la révolution industrielle en
Grande-Bretagne, a commencé huit cents ans plus tôt, avec le début d’une lente évolution des mentalités.
Aujourd’hui,
tout le monde - les dirigeants, je veux dire - sait que le
développement ne s’improvise pas, personne ne l’avoue, parce que si la
caste politico-médiatique ne peut plus dire qu’il faut sans délai développer
l’Afrique pour lutter contre son transfèrement en Europe, avec quoi est-ce
qu’elle va balader les gens pour qu’ils ne s’inquiètent pas trop ?