C’est une phase à haut risque pour les ex-FARC ;On les imagine ici sous les traits de méchants fanatiques, alors que les FARC étaient à leur début des milices d’auto-défense paysannes face aux crimes des grands propriétaires terriens, qui leur volaient leurs terres aidés d’hommes de main.
Parmi les FARC, on rencontre des profs d’université, des intellectuels, que la nécessité a menés dans la clandestinité.
Les FARC avaient sous leur contrôle politique de vastes régions, et dans ces régions régnait la Paix et la sécurité pour les paysans.
Ce qu’exigeaient les FARC était tout simplement une vie démocratique normale, sûre, dans un pays marqué par la violence de droite : bien avant les FARC la Colombie était marquée par les violences politiques organisées par une oligarchie qui entendait accaparer le pouvoir et se passer de toute tendance sociale : lorsque le leader du Parti Libéral ( disons, à gauche, e, tout cas par rapport aux conservateurs) devait devenir président après la 2de GM, il a tout simplement été assassiné les par les Coonservateurs, crime suivi d’émeutes de protestations, le bogotazo.
Dès que la bourgeoisie conservatrice colombienne craint qu’une once de pouvoir passe au peuple - ne parlons même pas de révolution, elle tue, elle finance les paramilitaires, tue des juges, de simples gens et , de façon systématique , a fait assassiner tout bonnement TOUS les candidats de gauche ( Jaime Pardo Leal, candidat de l’UP, communiste par exemple) à la présidentielle, bon nombre de leader syndicaux, responsables de la vraie gauche politique : plus de 3500 assassinats politiques.
Notons qu’il y avait 6000 prisonniers politiques de gauche en Colombie : on peut comparer ce qu’en disent nos médias - rien - avec leurs inventions sur le Venezuela ...
Or les FARC ont déjà à 7 reprises mené des pourparlers de paix ... et à chaque fois, ça a terminé par une boucherie éliminant physiquement tous ceux qui sortent de la clandestinité et par exemple intègrent à nouveau la vie civile et politique normale.
Ces 8 èmes pourparlers sont une décision courageuse. Tous savent qu’ils risquent leur peau en rendant les armes, d’autant qu’à chaque fois, le gvt, qui a bien manipulé l’opinion, attribue aux FARC la raison de l’extrême-violence régnant dans le pays... Mais alors pourquoi les « falsos positivos », l’assassinat de simples jeunes gens pauvres,par l’Armée ? scandale dans le pays ... puis ça recommence.
Donc ce ne sera pas facile pour les FARC, ou la FARC qui a les moyens de prouver son projet politique de transformation radicale du pays, si on lui en laisse le temps, mais cela contrarie la bourgeoisie latifundiaire, qui serait alors mise à nue devant l’évidence que la société pacifiée se fait avec les FARC, dans l’intérêt de la population colombienne , comptant de nombreux pauvres .. ces progrès menaceraient l’hégémonie de la Bourgeoisie ... donc un pari à tenter mais un pari risqué. Enfin, les FARC ne sont pas nés de la dernière pluie ....