Taktak, je vais vous
narrer une petit histoire qui va vous ouvrir les yeux : Au début
des années 70, après le 1er ‘’choc pétrolier’’,
le chômage a commencé en France. Avant, tous les jours le chômeur
devait aller au bureau de chômage, puis très rapidement ce fut 1
fois par semaine.
Les syndicats
avaient négocié une indemnisation très importante du chômage :
environ 90 % du salaire pendant 1 an. Ils n’avaient pas vu le
piège. Nombreux étaient les chômeurs qui se sont dit : ‘’je
vais me prendre un peu de vacances et attendre de trouver un bon
job’’. Pendant ce temps, le volume des chômeurs grossissait et
rendait le retour à l’emploi de plus en plus hypothétique.
Dans les files
d’attente au bureau de l’ANPE, les gens discutaitent car ils y
passaient des heures. Il y avait des files qui débordaient dans la
rue, et qui s’allongeaient de jour en jour. Ca faisait mauvais
effet et danger suprême, les chômeurs pouvaient se rendre compte
qu’ils représentaient une masse.
On a alors dit à
ces gens : ‘’ne venez qu’une fois par mois pour pointer’’,
puis ‘’pointez pas courrier’’, puis ‘’pointez par
internet’’.
Ainsi les chômeurs
n’ont plus eu conscience de la masse de gens qu’ils représentent
réellement, il se sont vus comme des individus isolés, chômeurs
parmi des salariés qui vaquent à leurs occupations. Impuissants
face à une société qui leur explique qu’ils n’ont pas les
compétences, ou la mobilité, ou la souplesse requisent par le
‘’marché du travail’’.
La grande erreur des
syndicats a été de ne pas s’adresser directement à ces chômeurs pour les fédérer,et de les convier dans leurs locaux pour qu’ils
reprennent conscience de la force qu’ils représentent.
En somme, on a
laissé le système partager les travailleurs entre chômeurs et
salariés, alors que ce sont tous des travailleurs.
Tant que les
syndicats ne décideront pas de tout faire pour mettre tous ces
chômeurs dans la rue et les rendre visibles,
rien ne changera. Tant qu’il n’y aura pas partout, pour tous les
hommes/femmes politiques en déplacement, un comité d’accueil
bruyant, rien ne changera. Ce ne sont pas les chômeurs qui peuvent
être à l’initiative d’un rassemblement massif. Il faut que ce
soit une organisation structurée qui les aide à le faire.
Demain
interro écrite sur le thème :’’Travailleurs de tous les
pays unissez-vous !’’ !