Voila enfin un article qui remet les choses à leur place face à toutes ses accusations contre Aung San Suu Kui, surement parce qu’ils ont compris que cela allait leur revenir dans la face, vu la responsabilité de la France et des journalistes sur les crimes commis en Birmanie :
Birmanie : ce que l’on n’a pas dit sur Aung San Suu Kyi et les Rohingyas…
C’est incroyable de voir comment en quelques jours, cette femme, Aung San Suu Kyi,
« la Dame de Rangoon », qui a lutté toute sa vie en faveur de la
démocratie et des droits de l’homme, a été mise en cause, critiquée ou
même condamnée comme complice des crimes dont sont victimes les
Rohingyas, cette minorité musulmane de Birmanie dont plus de 300.000
membres ont été obligés de fuir le pays victimes de la répression de
l’armée. Mais personne ne s’est posé la question de savoir qui sont
vraiment les Rohingyas et quels sont les vrais pouvoirs d’Aung San Suu
Kyi.
Les Rohingyas n’ont jamais été considérés comme des citoyens
de plein droit en Birmanie. C’est évidemment une honte, mais cet
ostracisme ethnique et religieux date du 19e siècle lorsque cette
minorité provenant majoritairement du Bengale a servi le colon
britannique. Ils sont 800.000 mais presque autant en dehors des
frontières. Et comment sont-ils traités aujourd’hui au Bangladesh
musulman où ils sont plus de 300.000 ? Là aussi comme des citoyens de
seconde zone sans même avoir le statut de réfugiés, ce qui en dit long
sur la solidarité musulmane à leur égard. Il faut également être
vigilant sur les mouvements islamistes dans les pays de la région, en
Inde, en Malaisie ou en Indonésie, qui seraient tentés
d’instrumentaliser leur sort pour faire empirer la sitruation.
Pas le moment d’affaiblir Aung San Suu Kyi pour l’ONU
Quant
à Aung San Suu Kyi, oui, elle est parvenue au pouvoir par les urnes
mais au terme d’un accord qui continue de donner à la junte militaire le
contrôle de l’armée, de la police et des garde-frontières, ceux-là
mêmes qui sont au premier rang de la répression. Les discriminations
oppriment une dizaine d’autres minorités, dont les Karen qui comptent
30% de chrétiens, sans que cela préoccupe grand monde en dehors de la
Birmanie.
C’est ce qui explique pourquoi les grands Etats
convoqués aujourd’hui à l’ONU sont prudents. Car ce n’est pas en
caricaturant les choses que l’on progressera. Le secrétaire général des
Nations unies que j’ai rencontré la semaine dernière à New York m’a dit
ceci : "J’estime qu’il faut garantir avec Aung San Suu Kyi l’évolution
démocratique de la Birmanie, mais cette évolution démocratique doit
passer par le respect des droits de tous."
Une petite phrase qui
ressemble comme deux gouttes d’eau à l’extrait du discours sur les
droits de l’Homme qu’a prononcé Aung San Suu Kyi il y a cinq ans lorsque
elle a reçu son prix Nobel à Oslo. Autrement dit, ce n’est pas le
moment de l’affaiblir, car les seuls gagnants de cette stratégie
seraient les généraux birmans et leurs sympathisants dans l’extrême
droite bouddhiste.
http://www.lejdd.fr/international/asie/birmanie-ce-que-lon-na-pas-dit-sur-aung-san-suu-kyi-et-les-rohingyas-3434405