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@Dom888
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L’armée du Myanmar a gouverné le pays pendant des décennies. Sous la pression économique, elle s’est nominalement ouverte à l’Occident et a institué la « démocratie ». La protégée de l’Occident au Myanmar était Daw Aung San Suu Kyi. Son parti a remporté les élections et elle a aujourd’hui un rôle dominant dans le gouvernement. Mais Aung San Suu Kyi est avant tout une nationaliste et le véritable pouvoir est toujours détenu par les généraux.
Bien qu’Aung San Suu Kyi ait été soutenu comme icône démocratique, elle avait peu de mérite personnel, sauf celui d’être la fille de Thakin Aung San, un chef célèbre de l’Armée de l’Indépendance de Birmanie (BIA) et qui est considéré comme le « père de la nation ». Dans les années 1940, Thakin Aung San a été recruté par l’armée impériale japonaise pour mener une guerre de guérilla contre l’armée britannique coloniale ainsi que la voie d’approvisionnement britannique aux forces anti-japonaises en Chine :
Le jeune Aung San a appris à porter des vêtements traditionnels japonais, à parler la langue et a même pris un nom japonais. Dans le livre « The River of Lost Footsteps », l’historien Thant Myint-U le décrit comme étant « apparemment emporté par l’euphorie fasciste qui l’entourait », mais il note aussi que son engagement n’est pas allé plus loin que l’indépendance pour le Myanmar.
Les conflits ethniques au Rakhine ont également joué un rôle dans le conflit britannique-japonais en Birmanie :
En avril 1942, les troupes japonaises se sont avancées dans l’État de Rakhine et ont atteint le canton de Maungdaw, près de la frontière avec ce qui était alors l’Inde britannique, et est maintenant le Bangladesh. Après que les Britanniques se soient retirés en Inde, le Rakhine est devenu une ligne de front.
Les bouddhistes locaux arakanais ont collaboré avec la BIA et les forces japonaises, mais les Britanniques ont recruté des musulmans pour contrer les Japonais.
« Les deux armées, britanniques et japonaises, ont exploité les frictions et l’animosité dans la population locale pour poursuivre leurs propres objectifs militaires », a écrit le chercheur Moshe Yegar
Lorsque les Britanniques ont remporté la victoire contre les Japonais, Thakin Aung San a changé de camps et a négocié la fin de la domination impériale britannique sur la Birmanie. Il a été assassiné en 1947 avec l’aide d’officiers britanniques. Depuis lors, la Birmanie, plus tard renommée Myanmar, a été gouvernée par des factions de l’armée en compétition entres elles.
La fille de Thakin Aung San, Aung San Suu Kyi, a reçu une éducation britannique et a été formée pour avoir un rôle au Myanmar. Cependant, dans les années 1980 et 1990, elle s’est querellée avec le gouvernement militaire. Elle a ensuite reçu un prix Nobel de la paix et a été en quelque sorte considérée comme un défenseur progressiste des droits de l’homme par les lettrés « occidentaux ». Ces derniers sont maintenant déçus qu’elle ne se prononce pas en faveur des Rohingyas. Mais si elle le faisait, elle se mettrait sur le côté opposé de celui pour lequel son père avait lutté. Cela l’opposerait également à la plupart des habitants du Myanmar qui ont peu de sympathie pour les Rohingyas et leur combat djihadiste.
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