@HELIOS
Ne nous exagérons
par le rôle de la robotisation : elle n’a une place importante que
dans certaines usines où l’on fabrique des pièces simples sous le
contrôle des humains, où l’on monte ces pièces sur un support
comme par exemple des cartes électroniques, ou l’on fabrique des
produits alimentaires comme les biscuits et où l’on empaquette ou
remplit des bouteilles.
Cela n’est pas la
vraie robotisation, pas plus que les rotatives apparues au début du
XXe siècle pour imprimer les journaux n’étaient des robots.
Un vrai robot serait
par exemple une machine capable de cueillir seulement des fruits
mûrs dans un arbre puis un autre en toute autonomie. On est loin de
réaliser une telle machine. Il faudrait déjà la doter de
l’équivalent de notre rétine, dont on sait maintenant le rôle
essentiel qu’elle joue pour déterminer les alignements et les formes
avant d’envoyer ses messages à l’air visuelle du cerveau qui
associent ces synthèses à un sens : ceci est un visage, celui de
mon fils, ceci est ma voiture, etc.
Le monde
scientifico-informatique bruisse actuellement d’une renaissance de
l’intelligence artificielle qui a beaucoup déçu dans le passé.
Dans le même temps de nouveaux IRM à puissant champ magnétique
promette de meiux analyser les connexions dans le cerveau des souris
puis des humains. D’ores et déjà on découvre que les
interconnexions entre neurones sont infiniment plus nombreuses et
complexes qu’on le croyait et qu’il n’y a pas d’espoir de fabriquer
l’équivalent par du matériel électronique à l’horizon technique
actuel.
D’autre part, un
formidable goulot d’étranglement sera toujours la programmation (des
dizaines de millions de ligne de langage sans la moindre erreur) qui
devra pour longtemps encore rtre conçue par des cerveaux humains que
l’évolution n’a pas préparés à cette tâche.
Ce qu’on appelle
robots ne sont encore aujourd’hui que des machines automatiques
perfectionnées dont le premier prototype fut le métier à tisser
Jacquard avec cette invention géniale qui fut reprise au début de
l’informatique : la carte perforée.
Ce qui diminue le
besoin de travail actuellement c’est la progression formidable de l’efficacité du travail humain en grande partie
due à l’utilisation croissante de l’énergie extérieure.
Prenons l’exemple de
la moisson. On est passé du fauchage à la main, exténuant, et
nécessitant des nuées de travailleurs saisonniers, suivi du battage
au fléau, exténuant aussi, puis du vannage dans des paniers au
vent, à la moissonneuse tirée par des chevaux pour couper les blés,
bientôt suivie par une batteuse à vapeur. Le blé était ensuite
moulu sac par sac dans des moulins à eau ou à vent de faible
rendement et qui devaient être nombreux avec autant de meuniers,
tout autant que les âniers qui avaient amené ces sacs.
Aujourd’hui les
minoteries transforment en farine des tonnes et des tonnes de blé
par jour.
Ce passage a divisé
les besoins en main-d’œuvre par dix. L’arrivée de la
moissonneuse-batteuse à moteur diesel, déversant dans un chariot
tiré par un tracteur les grains prêts à être aspirés dans les
silos a encore divisé par dix peut-être le besoin de main-d’œuvre.
Et ce phénomène a
été observé partout. Dans le bâtiment le remplacement de pierres
taillées par des parpaings fabriqués en masse dans les annexes de
cimenteries, les pelleteuses, les grues, les camions, les bétonnières
ont réduit les temps de construction mais au prix d’une consommation
d’énergie fossile sans commune mesure avec celle qu’a nécessité la
construction du château de Versailles !
Dans les bureaux ce
rôle d’amplificateur de l’efficacité du travail humain a été joué
bien sûr par l’ordinateur mais qui ne s’est pas substitué à
l’humain. Le travail du comptable est devenu 100 fois plus rapide
mais c’est toujours le travail du comptable.
Du travail il y
en a plus peut-être que nous pourrions en fournir pour réussir
rapidement la transition écologique indispensable à la survie
de la planète et donc de l’humanité qui est en train de saborder
son vaisseau spatial hors duquel elle n’a aucun espoir de survie.
Car tout autant que
le remplacement de l’humanité par des robots et leur éviction des
humains est un fantasme de SF, l’installation de l’humanité sur une
autre planète ou dans des satellites est une utopie tant qu’on
utilisera la réaction pour propulser les vaisseaux spatiaux.
Mais de même que
l’industrie pharmaceutique fait barrage pour l’étude des remèdes
naturels qu’elle ne peut breveter, de même le capitalisme ne
retrouve pas pour l’instant son intérêt dans l’investissement
d’État pour la transition écologique tel que le propose le
programme de la FI, l’Avenir en commun, plus que jamais d’actualité.