Est-il possible d’appréhender les faits et gestes de Gautama ou de Jésus sans y voir pour autant les prémices d’une religion ?
@Jean Keim
Je pense que Jésus ou Gautama, lorsqu’ils s’envoyaient un petit casse-croûte, ou se lavaient les pieds après une longue marche, devaient faire ça comme n’importe qui d’entre nous aujourd’hui. Sauf qu’on ne se lave pas les pieds à toutes les étapes : on a des chaussettes et des baskets - et même des bagnoles ! Et eux ne connaissaient pas non plus le big-mac. Il n’empêche, si on voyait aujourd’hui le fils de Dieu descendre d’une automobile pour se rendre dans un mac Do au bord d’une autoroute, ça ne ne paraîtrait pas sérieux du tout, et encore moins sérieux si on le voyait entrer chez Lasserre, au Grand Véfour ou à La Tour d’Argent !
Luis Bunuel, dans « La voix lactée », avait déjà imaginé des situations de ce genre ; le petit exercice d’imagination que je propose n’a donc rien de bien original.
Il était prévu que Jésus revienne assez vite dans ce monde. Les premiers chrétiens attendaient la parousie comme on attend au printemps la floraison des jonquilles, mais il n’est pas revenu, et je pense que c’est peut-être bien pour éviter de se retrouver dans l’une de ces situations que j’évoquais plus haut et qui ne paraîtraient pas bien convenables à des chrétiens.
Il faudrait poser la question à Pascal, qui paraît être un spécialiste, mais je lui en ai déjà posé une autre et je ne voudrais pas abuser.