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L’émergence d’Internet et l’effet Dunning-Kruger
L’un des principaux biais cognitifs applicables est l’effet Dunning-Kruger, ou effet de sur-confiance [9] :
les gens ont tendance à avoir des opinions trop favorables de leurs
capacités dans de nombreux domaines sociaux et intellectuels,
particulièrement quand ces derniers sont mal connus. Ainsi une personne
qui étudiera la physique quantique pendant une heure pourra penser en
avoir acquis les bases importantes, et ce n’est qu’après plusieurs
années d’étude qu’elle se rendra compte qu’elle n’en sait que peu de
choses. C’est ce principe qui fait en sorte que l’individu lambda, après
avoir passé plusieurs heures sur Internet, se croira plus à même de
vous conseiller sur un sujet qu’une personne qui y a voué sa carrière
professionnelle. Or le développement d’Internet depuis la fin des années
1990 a entraîné la disponibilité de l’opinion et de l’avis de tout un
chacun sur tout et n’importe quoi, et a augmenté de manière
exponentielle le nombre de « spécialistes » sur un sujet considéré.
Alors qu’il y a à peine trente ans, la diffusion du savoir était
réservée aux élites de leurs domaines, désormais, n’importe quel
passionné d’un sujet peut, parfois anonymement, publier des articles
fondés sur ses croyances en s’autoalimentant de références mutuelles
entre prêcheurs et convaincus. C’est ainsi, face à l’abondance des sites
de spécialistes autoproclamés, que les hésitants viennent chercher
leurs informations et amorcent leur processus décisionnel [10].