suite
La psychologie décisionnelle en cascade
Souvent, le choix moral établi est la résultante d’une cascade de
biais cognitifs. C’est particulièrement vrai dans la genèse de la peur
des vaccins.
Le premier élément est le biais négatif. Par exemple, tous les
matins vous démarrez votre voiture sans questionnement sur sa mécanique
et sans vous dire « aujourd’hui, tout va bien ». Mais le jour où elle
cesse de fonctionner, vous vous dites « aujourd’hui, quelque chose ne va
pas ! ». Cela s’applique aussi à la parentalité. Ainsi, un parent qui
comparera son enfant de un ou deux ans aux autres enfants du parc pourra
s’inquiéter, au choix, d’un retard dans la motricité, la propreté, le
langage ou d’un tempérament isolé. En réalité, rien d’inquiétant en
général : aucun enfant n’évolue à la même vitesse sur tous les plans.
Mais plutôt que de se dire « mon enfant est plus en avance sur la
motricité », il se focalisera sur l’aspect le plus négatif et pensera
« mon enfant à un retard intellectuel par rapport à son âge ! ».
Un deuxième biais cognitif intervient : l’attribution explicative.
Inconsciemment, l’individu recherchera des explications. L’idée est
que, pour chaque situation, il doit y avoir une cause. Quels peuvent
être les facteurs impactant le développement d’un enfant de un ou deux
ans ? Passée la liste subjective de la mauvaise alimentation, du
déménagement ou de la maladie, les parents se tournent vers l’un des
seuls éléments étrangers au noyau familial ayant affecté la vie de leur
enfant : la vaccination.