Recherchant par eux-mêmes dans la mine d’information numérique, ces
parents sont influencés par le troisième biais cognitif : le biais de confirmation.
Une personne qui cherche des articles sur les complications suite aux
vaccins trouvera des articles liés au sujet. Ainsi son processus
décisionnel sera auto-alimenté par ce qu’il cherche. Personne, en se
demandant si la Terre est plate, ( sauf doctor x ) ne tapera « la Terre est-elle
ronde ? ». Le biais de confirmation conforte notre choix décisionnel en
favorisant les arguments qui vont dans notre sens de logique. Et sur ces
sites Internet, le parent inquiet pourra trouver des milliers
d’anecdotes d’autres parents pour lesquels leur enfant a été
diagnostiqué (preuves à l’appui ?) avec des troubles
moteurs/sociaux/intellectuels après vaccination. Et ainsi, alors que
leur bambin était ce jour-là juste plus concentré à attraper le lapin en
peluche qu’à dire « Maman dodo », une simple suspicion et une connexion
Internet viennent remettre en doute plus d’un siècle de connaissances
sur la vaccination [11].
Malheureusement,
une fois le doute implanté, il est difficile de retrouver la confiance.
Intervient alors en cascade le quatrième biais, le biais primitif (anchoring bias), qui
veut que lors d’un choix décisionnel, lors d’un conflit moral, le
premier argument intervenu fait office de référence et prime sur la
décision finale et ce, quels que soient les arguments, les preuves ou
les références. C’est pour cette même raison qu’il est difficile de
discuter théologie ou politique en espérant faire changer quelqu’un
d’avis [12].