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Le biais d’individualité (egocentric bias and « Somebody Else’s Problem » effect)
consiste à mettre inconsciemment sa personne en dehors de la société
lors d’une prise de décision pouvant affecter la collectivité. La
décision qui résulte de l’influence de ce biais est une sorte
d’égoïsme : favoriser l’inaction pour soi plutôt que le bien pour la
communauté. Ce biais est particulièrement présent dans le cas de la
grippe saisonnière au sein des professions médicales et de soins qui,
avec une couverture vaccinale de seulement 25,6 % (grippe 2008-2009
[14]), en oublient leur rôle potentiel comme vecteurs de pathogènes
[15,16].
Le biais naturaliste (naturalness bias) veut qu’on ait
tendance à préférer le naturel à l’artificiel pour une fonctionnalité
identique. C’est en exploitant ce biais que les naturopathes et
homéopathes incitent les gens à acheter leurs vaccins homéopathiques
[17].
Le biais de perception (framing effect and perception risk) est
le fait que l’évaluation du rapport entre bénéfices et risques est
affectée par notre contexte culturel. Un jeu de loterie présenté avec
5 % de chance de gagner est plus attractif qu’un jeu avec 95 % de risque
de perdre. Dans notre société, où les principales maladies infectieuses
ont disparu grâce à une meilleure hygiène et à la vaccination, nous
avons oublié les séquelles physiques dues à des maladies telles que la
rougeole, les oreillons, la variole ou la poliomyélite. En revanche, des
maladies très médiatisées, comme la sclérose en plaques, la maladie
d’Alzheimer ou l’autisme, sont plus anxiogènes mais moins connues et
moins comprises par le public. Alors nous préférons nous baser sur une
crainte hypothétique de liens de causalité avec les vaccins, et prendre
le risque de maladies « disparues », risque souvent amoindri par les
sites de propagande « anti-vax » [18,19].