@Fergus
Vous vous payez de mots. La sédation profonde serait une MISE A MORT lente, et quand vous parlez de l’euthanasie, il est question de piqûre « létale ». Pourquoi ce changement de registre, et pourquoi ne pas dire tout simplement « MISE A MORT RAPIDE » ?
De surcroît, quand on LAISSE MOURIR, il n’y a pas de MISE A MORT, on se contente de ne rien faire ou d’atténuer la souffrance. Ca peut durer deux jours ou trois semaines, la mort sera la conséquence d’un processus d’épuisement naturel interne. C’est toute la différence entre LAISSER mourir et FAIRE mourir.
Dans le passé, on ne connaissait pas les neuroleptiques et la mort était bien plus abominable qu’aujourd’hui. Louis XIV est mort le 1er septembre 1715, mais sa gangrène s’était déclarée plusieurs semaines plus tôt. Tout le monde, et lui-même, savait qu’il allait y passer. La chambre était empuantie par l’odeur de la jambe en décomposition. Personne n’aurait pourtant songé à le tuer pour « abréger ses souffrances », pas même lui qui, deux ou trois jours avant sa mort voyait défiler toute la cour venue lui faire ses adieux.
La mort de Louis XIII fut horrible. Souffrant d’une maladie intestinale, peut-être une tuberculose, il se vidait en permanence. On avait fait un trou au milieu du matelas pour y installer un bassin. Le roi de France baignait dans sa merde. Personne, cependant, ne se fût offusqué d’une situation « indigne » ou n’eût songé à « abréger ses souffrances ». On savait à l’époque ce que c’est que la vie et ce que c’est que la mort. Dans une aristocratie qui cultivait les valeurs militaires, on savait très bien aussi ce que c’est que la lâcheté et ce que c’est que le courage.
Dans le cas de Louis XIII ou de Louis XIV, le respect et l’admiration qu’on avait pour le courage d’un type qui sait mourir l’emportaient, et de loin sur l’odeur de la pourriture ou de la merde.