@Jonas
Frantz Fanon,
psychiatre antillais et combattant pour l’indépendance algérienne
a dans « les damnés de la terre » fait état de la
nécessité de construire une volonté de combattre l’oppression et a subi les mêmes imprécations de la part de ceux dont il dérangeait le confort.
La première
question qui se pose : vos citations reflètent-elles oui ou non
une réalité ?
Je pense que oui.
Il y aura en tout
cas très peu de personnes, sauf celles qui sont convaincues de la
primauté de la race blanche pour guider les autres peuples, qui
pourront contester les arguments avancés.
Dès lors cette
réalité, comment la combat-on ? Là est tout l’enjeu.
On peut évidemment
nier la chose et prétendre, comme on le disait au bon temps de la
colonisation directe, que l’on apportait aux indigènes le progrès
et la santé en oubliant d’insister sur la prédation des richesses
de ces peuples soumis au bon vouloir du colonisateur.
On peut aussi se
convaincre que ce sont des vestiges du passé et que le déséquilibre actuel des termes des échanges en défaveur des ex-colonisés est une
foutaise.
Mais on peut aussi
garder présent à l’esprit le contexte réel, où les aspects
positifs que personne ne nie, ne peuvent faire oublier que les motivations de tous ces gestes étaient plus terre à terre et visaient à spolier de leurs biens des peuples qui n’avaient rien demandé.
On peut aussi
défendre le point de vue que la colonisation se perpétue sous des
formes plus subtiles avec des despotes locaux agissant sous le
contrôle et au profit de l’oligarchie mondiale.
Et on a le droit
d’être sympathisant(e) de ceux qui prétendent agir au nom des
victimes de cette colonisation qui ne porte plus ce nom.
Être
sympathisant ne veut pas dire adhérer à tous les aspects d’un
mouvement.
Ainsi je doute que Madame Obono fasse siens
l’abandon des avancées du siècle des Lumières ou la contestation
des Droits de l’homme.