Et si, maintenant que les trolls sont fatigués, on passait aux choses sérieuses.
J’ai déjà dit tout le bien que je pensais de cet article. Mais un aspect important de Lénine n’est pas traité, celui de sa perspicacité politique et de la sûreté de sa démarche qui m’étonne encore quand je relis des descriptions, hostiles ou favorables, de sa démarche durant l’année 17.
Il est en Suisse lorsque la révolution démarre le 8 mars à St Péterbourg. Depuis 1914 il suit de prés le déroulement de la guerre, en Suisse, il est idéalement placé pour cela. Il sait que la chaîne impérialiste anti-allemande comporte un maillon faible : la Russie. Il est donc mentalement prêt pour rentrer dès que cela sera possible, transport + levée de l’interdiction étatique russe.
Quand il débarque à « péter », où le soviet local a préparé une réception, son discours surprend, y compris les bolcheviks. Il réclame la paix (sans annexions ni réparations) et la terre pour les paysans qui, il le sait, sont majoritaires dans 1° lignes de toutes les armées qui s’étripent sur le sol européen. En moins d’un mois, ses revendications renversent la majorité dans le parti bolchevik et progressent dans la population au point que dans l’état major des armées on prépare un coup d’état contre le gouvernement provisoire que Lénine critique sans retenue depuis son arrivée. En août Le général Kornilov entre en scène, mais, sur sa route, et il trouve les bolcheviks qui font alors la démonstration qu’ils sont les vrais maîtres de la situation. En moins de six mois, Lénine, ses mots d’ordres, et son parti, sont aux portes du pouvoir, dont la prise n’est plus qu’une formalité.
Lorsque la date est annoncée, par Kaménev et Zinoviev, qui ont rompu, publiquement, la discipline du parti, une confusion, entre ceux qui espèrent et ceux qui n’y croient pas, mais finalement favorable, s’installe. A la date annoncée, les canons d’un croiseur stationné là, tirent quelques coups en l’air, Lénine et la révolution d’Octobre entrent dans l’histoire... pour 75 ans.