@Christian Labrune
Désolé de vous « navrer », mais on « n’en a pas fini », loin s’en faut, avec Heidegger en France, pour raisons qu’il est bon, à mon avis, d’éclaircir :
_Tout d’abord, le fait qu’il jouisse encore de la réputation d’être « le plus grand philosophe du vingtième siècle », alors qu’il rejette lui-même le titre de « philosophe » et qu’il a suffisamment déshonoré ce titre pour ne plus être admiré en tant que tel
_Parce que de nombreux interprètes continuent d’euphémiser les textes immondes de leur premier amour philosophique, si bien qu’il faut encore et encore les contrer, et leur montrer l’abîme
_Parce qu’il a fait en sorte, par sa stratégie éditoriale, d’étaler sa réception a-critique puis critique sur des décennies : sachez que de nombreux volumes sortent après les travaux de Farias, qui étaient lon de rentrer dans le détail du nazisme non pas du personnage, mais de ses écrits
_Parce qu’il bénéficie de relais massifs : des figures tutélaires comme J-L Nancy ou de nombreux profs de prépas le diffusent encore complaisamment à leurs élèves
_Parce qu’il sent bien sûr le souffre
_Parce qu’en de nombreux endroits il est vu comme le seul référent-maître possible pour remplacer ou contrer Marx, par exemple en Russie
Et il y a encore de nombreux autres motifs