Tous les
atermoiements de Puigdemont n’auront donc abouti qu‘à cela, la
mise sous tutelle de la Catalogne avec un proconsul omnipotent
désigné par par Madrid.
Samedi soir, alors
que des centaines de milliers de Catalans manifestaient pour
l’indépendance, Puigdemont s’entêtait à la télévision
catalane à semer les ferments de la désillusion, déplorant certes
le coup de force antidémocratique mais rechignant au geste
qu’attendaient les manifestants l’annonce formelle de
l’indépendance catalane et le rejet de la tutelle castillane.
Les finauderies
inspirées au gouvernement catalan par, paraît-il, la Commission
Européenne ( quelle naïveté d’imaginer que l’objectif de cette
dernière n’est pas le statu quo quel qu’en soit le prix surtout
démocratique ! ), cette valse hésitation, avec des options
clairement définies au départ, l’indépendance mais dont
l’avènement était systématiquement différé, a surtout contribué à
affaiblir le camp indépendantiste.
Avec une Généralité
qui se retrouve mise hors la loi ( une loi dont elle n’a pas osé
se libérer ) et dont les instruments symbolisant sa petite part de
pouvoir vont passer sous direction madrilène comme au bon vieux
temps où Franco faisait payer à la Catalogne son engagement
républicain.
Et maintenant quel
avenir pour la Catalogne ? Des élections organisées par le
pouvoir central qui vont à coup sûr sceller pour des années le
sort du mouvement libérateur.
C’est un triste
jour pour la liberté, bafouée au nom de la démocratie européenne
si tant est que l’Europe communautaire puisse encore mériter de
cette qualification dont elle n’est plus dépositaire depuis bien longtemps.
Cette Europe qui ne
souffre la libération des peuples qu’en dehors de son territoire ( comme en Yougoslavie dépecée au gré des intérêts de l’Allemagne ) là où elle prône le séparatisme au nom de valeurs théoriques
qu’elle se refuse d’appliquer sur son propre sol.