Pour que Christian Labrune ne meure pas idiot et s’interroge sur les sources de l’islam :
Les histoires importantes de la Bible, notamment celles des prophètes
majeurs, sont reprises dans le Coran. Parmi les vingt-cinq prophètes
coraniques, on trouve Noé (Nûh) qui revient à 33 reprises, Abraham (Ibrahim) 69 fois, Moïse (Mûsa) – le plus cité d’entre eux – avec 136 références, Jésus (‘Isa) 36 fois et Marie 34 fois, dont 25 en lien avec son fils[4].
Le Coran reprend les histoires de ces grandes figures bibliques avec
quelques changements et modifications ici ou là, dus, entre autres, aux
sources extrabibliques utilisées, notamment la Aggada juive et les évangiles apocryphes.
La première histoire biblique à mentionner est celle de Caïn et Abel,
reprise dans le Coran très fidèlement avec, toutefois, une précision
qui ne se trouve pas dans la Bible à propos du meurtre d’Abel par Caïn :
la Bible ne précise pas le mode utilisé pour l’enterrement d’Abel ;
mais le Coran dit que « Dieu envoya un corbeau qui se mit à gratter la
terre pour lui [Caïn] montrer comment cacher le cadavre de son frère
[Abel] ». (Q 5.31 ; cf. Gn 4)
La deuxième histoire reprise dans le Coran est celle de Noé et du
Déluge, sans changements majeurs, sinon une contradiction concernant un
des fils de Noé : les versets 42 et 43 du Q 11Hud affirme que l’un des
fils de Noé n’est pas entré dans l’arche mais qu’il a été noyé avec les
mécréants ; or, le texte biblique dit clairement que tous les enfants de
Noé sont entrés dans l’arche et ont été sauvés du déluge (Gn 6.18 ;
7.7). Une autre différence entre les deux versions de l’histoire de Noé
concerne le mont sur lequel l’arche de Noé s’est arrêtée : pour le
Coran, c’est le mont Joudi[5] (Q 11.44), alors que, pour la Bible, c’est le mont Ararat (Gn 8.4). Comme le mont Ararat est difficilement identifiable[6],
on pourrait se demander si les monts Joudi et Ararat ne seraient pas au
même endroit. En tout cas, ces différences ne remettent pas en cause
l’ensemble de l’histoire de Noé reprise dans ses grandes lignes dans le
Coran.
L’histoire d’Abraham est aussi reprise dans le Coran. Abraham est
considéré, dans l’islam, comme le père des croyants, le père des
musulmans, le premier musulman, le premier à se soumettre à Dieu. Dans
le Coran 2, verset 123, Abraham dit : « Je me soumets au Seigneur des
mondes » (aslamtu li rabbi I-‘alamain). Cette expression est
utilisée par la reine de Saba pour exprimer sa conversion à l’islam (Q
27.44). De là, on a déduit qu’Abraham parle de sa conversion à l’islam
en se servant de l’expression « je me soumets au Seigneur des mondes » (aslamtu li rabbi I-‘alamain).
Un autre acte d’Abraham est aussi mis en valeur pour souligner sa
soumission à Dieu : lorsqu’il répond favorablement à Dieu qui lui
demande de sacrifier son enfant (Q 37.102-107). Le nom de cet enfant
n’est pas mentionné dans ce passage, ce qui a conduit certains
musulmans, dont l’exégète et historien Tabarî (310/923), à considérer
qu’il s’agit d’Isaac. Mais la plupart des musulmans, dont Muhammad ibn
Ka’b al-Qurazi, considèrent qu’il s’agit bien d’Ismaël à cause des
versets 112 et 113, qui mentionnent cet enfant à côté d’Isaac, autre
enfant d’Abraham. Au-delà de l’identité de l’enfant en cause, c’est
l’attitude d’Abraham qui est soulignée ici : son acte est interprété
comme une expression concrète de sa soumission à Dieu. Cela fait de lui
un musulman conséquent, c’est-à-dire un homme soumis à la volonté de
Dieu. Cet acte d’obéissance d’Abraham est tellement important dans la
religion musulmane qu’il est célébré chaque année par une fête
religieuse appelée « fête du mouton », « fête du sacrifice » (Aïd
al-Adha » ou encore « Aïd al-Kabir »). Voilà donc pourquoi Abraham est
considéré comme le premier musulman, le père de tous les musulmans.
source : http://larevuereformee.net/articlerr/n272/la-bible-et-le-coran