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Commentaire de clément dousset

sur Le générateur de conscience peut être un objet simple


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clément dousset clément dousset 2 novembre 2017 09:36

@JL

Vous écrivez : « que le neurone soit le siège de la conscience, j’en doute un peu ». Eh bien moi, je n’en doute pas un peu. Je suis persuadé au contraire qu’il ne l’est pas. Plusieurs phrases de mon article font état d’une structure matérielle incluse dans l’animal dont la nature est encore mystérieuse mais dont l’existence est indispensable pour que le mécanisme générateur de conscience puisse jouer. (« En revanche, si on se place dans l’hypothèse moduliste que j’ai déjà présentée ailleurs (1), on admet que l’activité oscillatoire des neurones AWB produit une modulation du champ magnétique telle qu’elle provoque dans une structure de l’animal sensible à cette modulation un ressenti douloureux d’une intensité donnée ». « Que la modulation du champ magnétique puisse produire l’énergie de la conscience au contact d’une structure matérielle incluse dans un animal, c’est ce qu’il faudra bien parvenir à penser et à établir. »…). Le neurone, ou plus exactement l’ensemble des neurones co-activés à un instant précis jouent un rôle d’oscillateur électrique qui module le champ magnétique environnant la structure réceptrice. Et c’est dans cette structure, non dans les neurones, que la sensation prend corps.


Dans mon article : « Une niche pour la conscience 2 : le modulisme », j’utilise la métaphore de la radiodiffusion. L’ensemble des neurones oscillants, c’est l’émetteur. La modulation produite sur le champ magnétique, c’est l’émission. Le poste de radio, c’est le récepteur. Sans poste de radio, l’ensemble des émissions n’engendrent dans un lieu donné que le silence. Mais sans émissions, le poste de radio restera silencieux.


Cette structure sensible existe bien sûr pour moi théoriquement. Elle ne me semble pas inconnaissable mais, pour l’heure, elle n’est pas connue. Du mécanisme qui produit la conscience, nous ne pouvons connaître en ce moment que les neurones qui sont repérables et identifiables. Mais cela ne veut pas dire (et jamais je ne l’ai laissé entendre !) que les neurones seraient le siège de la conscience. En revanche, dans ma conception du « modulisme », là où il n’y a pas de neurones, il ne peut y avoir de conscience.


C’est pour ça qu’il n’y en a pas, à mon sens, dans les plantes. Certes on trouve toute une littérature sur le « psychisme des plantes » mais c’est abusivement que l’on parle de psychisme. C’est vrai que les plantes réagissent à leur environnement, qu’elles ont même des capteurs que l’on pourrait qualifier de « sensoriels ». Mais les voies de transmission de l’information et de réaction à ces informations sont très généralement biochimiques. La transmission se fait de cellule à cellule. Et, si elle peut se faire de plante à plante, c’est par la dissémination de substances volatiles. Il y a chez les plantes « une richesse génétique accouplée à une extraordinaire aptitude à synthétiser des molécules complexes ». « Elles génèrent une réponse optimisée à l’ensemble des stimilations et agressions auxquelles elles sont soumises ». (wikipedia, la sensibilité des plantes). Mais rien de cela n’autorise à penser qu’elles puissent connaître le ressenti des sensations.


Si je me suis vigoureusement opposé à l’essai de Dehaene : «  le code de la conscience », je lui reconnais au moins le mérite d’avoir su montrer la part très réduite qu’occupe la vie consciente chez l’être humain par rapport à l’immensité de la vie inconsciente. Notre corps par l’intermédiaire ou non de nos capteurs sensoriels réagit de multiples manières à l’environnement sans que cela affecte notre conscience. Mieux, des neurones de notre cerveau ont une activité sans que cela induise un quelconque ressenti. De façon tout à fait compatible avec mes conceptions sur la genèse des sensations particulières, Dehaene évoque la nécessité de synchronisation dans l’oscillation des assemblées de neurones comme corrélat d’un ressenti donné…


Vous comprendrez alors qu’il puisse apparaître aussi chimérique (quoique ce ne soit pas pour les mêmes raisons) d’envisager un ressenti chez les plantes que de le supposer possible dans un futur robot.



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