@OMAR
Musulmane mais libre par Irshad Manji
Dans la veine de la démystification de la question sioniste, dans son livre “Musulmane mais libre”, la journaliste d’origine indienne et de nationalité canadienne Irshad Manji, musulmane de religion, (entre de nombreuses autres questions passionnantes abordées) témoigne sur quelques pages du séjour qu’elle a effectué en Israël, et y démonte dans une analyse saisissante la propagande anti-sioniste en l’opposant tout simplement à la réalité israélienne, loin des fantasmes. Pages 174 à 183.
” (…) pourquoi percevons-nous, de façon croissante en Occident, Israël comme la vipère ? Ceux qui militent en faveur de la Palestine font grimper la teneur émotionnelle de leurs arguments. Peu désireux d’exorciser les petits démons de la conscience palestinienne, ils sont obligés de concocter des monstres toujours plus actifs autour d’elle. Voyez simplement le succès de la campagne qui a consisté à comparer Israël à l’Afrique du Sud de l’apartheid.
Avant mon passage à Ramallah, je cherchais des informations sur Promises, un documentaire nommé aux Oscars qui montre la vie des enfants arabes et juifs à Jérusalem. Plongés dans une rhétorique de l’affrontement, certains enfants changent néanmoins d’attitude après s’être rencontrés. Un partisan de la Palestine ne pouvait pas supporter une telle exhibition d’affection - ou le fait que deux des trois réalisateurs du film soient des Juifs américains. « Propagande de Sionistes de la deuxième génération, fulminait-il sur arabica.com. Si un documentaire avait été produit en Afrique du Sud pour mesurer l’intensité des sentiments entre Noirs et Blancs pendant la période de l’apartheid, peu de gens auraient décrit les mots de colère des Noirs contre les Blancs comme le signe d’un racisme noir. »
Comme vous le savez, à Ramallah, j’avais de nouveau entendu parler de l’Afrique du Sud. A mon retour à Toronto, j’ai appris qu’un groupe de soutien à la Palestine finançait un universitaire d’Afrique du Sud qui faisait savoir sur les campus des universités d’Amérique du Nord que Israël pratique l’apartheid. Au cours d’une conférence à l’université de Toronto - au Reichmann Family Lecture Hall - l’universitaire en question a fait un parallèle entre l’époque de l’apartheid et l’interdiction des mariages mixtes en Israël. (En réalité) Des couples mixtes, mariés ou non, peuvent vivre ensemble en Israël. C’est le mariage, en tant que cérémonie religieuse, qui ne peut avoir lieu dans le pays. Ce qu’il n’a pas mentionné, comme je l’ai découvert par la suite, c’est qu’un parlementaire juif avait récemment déposé une proposition de loi visant à introduire les mariages civils - et que les législateurs musulmans s’étaient alliés aux Juifs orthodoxes et ultra orthodoxes pour rejeter la proposition.
Dans un Etat où règne l’apartheid, des députés arabes musulmans auraient-ils eu un droit de veto sur quoi que ce soit ? Avec 20 % seulement de la population, des Arabes seraient-ils éligibles pour un poste électif quelconque, s’ils étaient écrasés sous l’apartheid ? Est-ce qu’un régime d’apartheid accorderait le droit de vote aux femmes et aux pauvres dans les élections locales, ce que Israël a fait pour la première fois dans l’histoire en faveur des Arabes palestiniens ? Est-ce que la vaste majorité des citoyens israéliens arabes partíciperaient aux élections nationales, comme ils l’ont régulièrement fait ? Est-ce qu’un régime d’apartheid tolérerait plusieurs partis politiques arabes, comme le fait Israël ? Est-ce que le pouvoir judiciaire serait libre de toute interférence politique ? Aux élections d’avril 2003, deux partis politiques arabes furent disqualifiés pour avoir expressément soutenu le terrorisme contre l’Etat juif. La Cour suprême d’Israël a annulé la disqualification dans les deux cas.
Est-ce qu’un régime d’apartheid accorderait son meilleur prix littéraire a un Arabe ? Israël a honoré Emile Habibi en 1986, avant qu’une Intifada ait pu laisser penser que c’était une ruse politique. Est-ce qu’un régime d’apartheid encouragerait des écoliers qui parlent l’hébreu à apprendre l’arabe ? Est-ce que les panneaux indicateurs seraient dans les deux langues dans tout le pays ? Même le Canada, si fier de son bilinguisme, n’y est pas parvenu.
Est-ce qu’un régime d’apartheid abriterait des universités où Arabes et Juifs peuvent se rencontrer comme bon leur semble, ou des immeubles dans lesquels ils vivent côte à côte ? Est-ce qu’un régime d’apartheid accorderait des protections et des avantages sociaux à des Palestiniens qui vivent en dehors d’Israël mais travaillent à l’intérieur de ses frontières ? Est-ce que des organisations humanitaires pourraient travailler en toute liberté dans un régime d’apartheid ? Elles le peuvent en Israël. En fait, chaque année, le Premier ministre répond sous serment au rapport fait par le plus important organisme des droits de I’homme en Israël.
Par-dessus tout, dans un régime d’apartheid, les médias pourraient-ils discuter de la justesse morale de la politique du pays ? Est-ce qu’un journal hébreu, dans un régime d’apartheid, publierait l’article d’un Israélien arabe se demandant pourquoi « l’aventure sioniste a été un échec total » ? Publierait-il cet article le jour de l’indépendance d’Israël ?
Est-ce qu’un régime d’apartheid garantirait l’existence de la presse arabe la plus libre du Moyen-Orient, si libre qu’elle peut faire un usage abusif de ses libertés et perdurer ? Jusqu’a ce jour, Al-Quds, le quotidien de Jérusalem-Est, ne s’est pas rétracté en ce qui concerne une lettre antiisraëlienne, soi-disant écrite par Nelson Mandela, mais dont il est prouvé qu’elle a été écrite par un Arabe qui vit en Hollande. Même l’éminence grise du nationalisme palestinien, Edward Saïd, déclare sans ambiguïté que « Israël n’est pas l’Afrique du Sud… ». Comment le contraire serait-il possible, alors qu’un éditeur israélien a traduit en hébreu l’œuvre de Saïd, L’Orientalisme ? le conclurai ce point sur une question que Saïd lui-même adresse aux Arabes : « Pourquoi ne pas nous battre plus intensément pour la liberté des opinions dans nos propres sociétés, une liberté, inutile de le dire, qui n’existe presque pas ? » .
Je ne suis pas d’accord - il est utile de dire à pas mal de gens que les « libertés » arabes ne sont en rien comparables à celles qui existent en Israël. Les gens à qui il faut le rappeler sont ceux qui, aujourd’hui, poussent la comparaison avec l’Afrique du Sud un degré plus haut - en traitant Israël de régime nazi. Selon eux, les Sionistes commettent des crimes de pure haine raciale, cauchemar totalitaire qu’ils désignent du terme « sionazisme ».
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