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Commentaire de jaja

sur L'affaire Puigdemont et Bruxelles : Au seul nom des droits de l'homme


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jaja jaja 7 novembre 2017 12:28

Le succès du Référendum du 1er octobre est du à la dynamique d’auto-organisation engagée d’en bas suite à l’arrestation de14 hauts responsables de la Généralité catalane le 20 septembre. Mobilisation qui s’est accélérée les jours précédant le référendum par l’occupation puis la défense des bureaux de vote.

Le gouvernement tout comme l’ANC et Omnium cultural, les deux grosses associations indépendantistes, ont distribué urnes et bulletins de votes tout en anticipant que la Garde civile espagnole empêcherait le scrutin de se tenir. Leur objectif était de pouvoir dénoncer la répression menée par les forces politiques de la monarchie... et de pouvoir médiatiser de longues queues d’électeurs devant des bureaux de vote fermés par la police...

La mobilisation massive de la base indépendantiste, qui a fait le succès du Référendum, a surpris le gouvernement catalan qui ne pensait pas que le scrutin se tiendrait... La répression violente menée par la Garde civile a ensuite provoqué la grève générale du 3 octobre..

C’est à ce moment que le gouvernement Puigdemont, qui n’a jamais eu une volonté d’affrontement contre l’État espagnol, mais qui espérait négocier avec lui dans un cadre institutionnel s’est vu complètement dépassé face à l’escalade que le résultat du Référendum allait inévitablement provoquer. Son hésitation à proclamer la République catalane, la suspendant aussitôt déclarée, en est le témoin visible...

Après avoir tenté de convoquer des élections, si le gouvernement Rajoy renonçait à appliquer l’article 155 suspendant l’autonomie catalane, il ne lui restait plus, après le refus de ce dernier, qu’à faire proclamer l’indépendance par le Parlement catalan.

 Le problème étant que ni le gouvernement, ni Puigdemont lui-même, n’avaient un plan réaliste, une feuille de route à appliquer face à une répression prête à aller très loin.
En gros cette rupture avec les institutions espagnoles a été imposée d’en bas et on se retrouve dans une situation que l’on connaît maintenant très bien à savoir avec un gouvernement réformiste, composé de notables, incapable d’assumer ce qu’il promettait à ses électeurs... qui eux se sont mobilisés à fond et continuent de le faire à travers les Comités de défense de la République (issus des Comités de défense du Référendum)...

Bien sûr exiger la libération des prisonniers politiques est un minimum pour les Catalans mais aussi leur volonté se manifeste dans la poursuite de l’action des CDR et dans la grève du 8 novembre sur toute la Catalogne :

4e communiqué des Comités de Défense de la République

Le peuple commande, le Gouvernement obéit !

(CDR de Vallcarca)

Nous, Comités de Défense de la République [initialement Comités de Défense du Référendum], réunis à Manlleu en Assemblée Plénière aujourd’hui samedi 4 novembre, face à l’offensive autoritaire et antidémocratique sans précédent de l’Etat espagnol, informons que :

1. Dans cette 4e Rencontre, nous considérons établie notre structure organisationnelle et opérationnelle, suite à un processus de consolidation que nous avons voulu rapide mais efficace. A travers ce réseau, auquel participent plus de 172 CDR de tout notre pays [la Catalogne], nous sommes en contact avec des organisations qui luttent pour notre souveraineté nationale et participent du syndicalisme engagé.

2. Nous exigeons la libération immédiate des personnes qui ont été emprisonnées pour leurs idées. Nous apportons tout notre appui aux prisonniers politiques et à leurs familles. Ils auront tout le soutien de notre peuple dès que nécessaire et pour ce qu’il faudra.

3. Avec la consolidation du réseau des habitant-es des quartiers qui ont rendu possible la tenue du référendum du 1er octobre, nous sommes préparé-es pour défendre la République de façon pacifique mais radicale. Voilà pourquoi nous appelons la population à participer de façon active aux Comités de Défense de la République de leur municipalité.

4. Face au coup d’Etat que nous vivons, aujourd’hui plus que jamais, il nous faut rompre avec la fausse normalité qu’il impose : mettons le pays à l’arrêt, de façon imminente. Nous lançons un appel à participer aux diverses mobilisations décentralisées qui se mettront en place dès ce lundi aux premières heures de la matinée. Faisons, à partir de mercredi (lire ci-dessous : Le 8 c’est grève générale !), un pas en avant, afin que l’Union Européenne nous entende ; bloquons l’économie, même si l’Etat Espagnol cherche à nous empêcher d’exercer notre droit de grève.

Manlleu, 4 novembre 2017.


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