Salut Olivier,
article très intéressant, à tout le moins, ces thèmes sont centraux, axiomiques, déterminants pour expliquer le passé, le présent et le futur, donc toute réflexion qui s’attarde sur le sujet est bonne à prendre.
Rien que dans ton titre judicieux et les premières lignes de l’introduction réside en fait toute la problématique (on pourrait te reprocher pour le reste beaucoup d’inexactitudes conceptuelles et « techniques » mais passons).
Laquelle problématique n’est en fait jamais abordée pour ce qu’elle est in fine et pour ce qu’elle détermine donc pourtant effectivement en tous points la shyzophrénie de nos sociétés, ses indécisions et ses impasses potentielles prégnantes.
Car quand tu écris ainsi Bonjour les robots, adieu les humains, il faudrait en fait avant même en être venu là se poser pour de bon la vraie question :
L’homme est-il lui même un robot -à savoir une machine biologique régie par les lois entropiques de l’évolution et dont tous les tenants et aboutissants s(er)ont déterminables dans le passé le présent et le futur selon le dogme scientiste matérialiste mécaniste actuel ?
Ou est-il plus que cela, à savoir que le fait qu’il soit doté d’une conscience qui serait une singularité dans l’ordonnancement universel lui octroie le droit et/ou la charge de transcender toutes les règles édictées pour l’ensemble de tout ce qui constituerait la matière présente dans l’Univers (l’immatériel se devant selon ces mêmes matérialistes prétendument rationalistes d’être exclu de toute explication première comme finale de notre constitution véritable, de notre comportement et de nos interactions avec notre environnement) ?
Reformulé autrement :
- soit la conscience n’a rien de spécifique ni de transcendant, et donc la robotisation et l’intelligence artificielle sont juste des excroissances de la mécanisation qui se résoudra comme tout le reste par le darwinisme économique et social,
- soit il y a bel et bien quelque chose de spécifique dans la conscience, et partant si les robots y accèdent d’une façon ou d’une autre, c’est donc qu’il y a quelque chose qui transcende les lois dites « naturelles » et qui fera donc que ces mêmes robots sont amenés à prendre leur place dans l’ordonnancement des choses hors de tout hasard possible.
J’espère qu’exposé comme cela tu vois alors tout l’enjeu qui existe en fait, et ce en quoi cela redistribue in fine toutes les réflexions humaines métaphysiques, ontologiques mais aussi les plus pragmatiques qui soient sur ce que nous sommes et ce vers quoi nous allons.