On parle
de « démocratisation culturelle » pour désigner l’appropriation par
le « peuple » (indifférencié) de tout ou partie du patrimoine
national et des instruments de la création artistique c’est la mise à
disposition des biens culturels pour l’ensemble des citoyens. Dans ce
premier sens, la démocratisation est synonyme de popularisation et s’oppose à
l’élitisme ; une augmentation en volume ou en valeur absolue des pratiques
culturelles suffit à mesurer le succès de la politique entreprise.
Mais la démocratisation peut être aussi définie comme la lutte
contre les inégalités sociales dans l’accès ou la participation à la
culture par des politiques tarifaires, de médiation culturelle ou d’aménagement
du territoire. Dans cette conception, le
peuple n’est plus une population indifférenciée, mais la partie de la
population socialement, culturellement, géographiquement exclue ou défavorisée
que ciblent plus ou moins adroitement des politiques spécifiques. Dans ce cas,
c’est la réduction du non-public, l’élargissement social du public pratiquant
mesuré en taux et pourcentages qui sont les indices du succès.
Dans les deux cas, la « culture » est considérée comme
un ensemble produits consommables aux quels on a accès ou pas, et les « amateurs
d’art » deviennent des « consommateurs de culture ».
C’est Malraux qui a rompu le lien entre la culture et l’éducation
en créant un ministère de la culture, et c’est ce lein que veut rétablir le
pédagogisme évoqué par Rosemar.