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Commentaire de Marignan

sur Guerre de quatrième génération, la victoire du modèle du Hezbollah


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Marignan Marignan 16 novembre 2017 08:56

A l’auteur.
Il me semble que sur le territoire libanais, le Hezbollah n’est en rien comparable à l’EI, ni dans sa nature, ni dans son origine, ni dans ses objectifs. Le Hezbollah est une force nationale de résistance à l’envahisseur étranger avec un sentiment patriotique avéré et une intégration au système politique et social local complète. Il défend sa terre, ses proches, par conséquent ses motivations pour vaincre sont maximales. L’EI est une armée de mercenaires employée par ceux qui l’ont fondée à des fins qui lui échappent. L’EI se bat sur des territoires qui lui sont étrangers et le mercenaire n’a d’autre but que celui d’être stipendié, sa dimension politique est nulle. Il ne vainc que tant que ses créanciers lui fournissent le matériel de guerre et le salaire pour cela.
La dimension religieuse est subalterne (les cadres de l’EI sont des laïcs, par exemple d’anciens officiers supérieurs de l’armée irakienne) . Au Liban elle a supplanté les forces de résistance laïques parce que ces dernières ont été annihilées par l’ennemi. Par ailleurs il convenait à l’ennemi d’ajouter une dimension religieuse à la résistance en vue de parer d’un prétexte civilisationnel de façade son objectif d’envahissement. La même tactique s’est répétée en Irak où un pouvoir légal laïc et socialisant a été mis à bas pour être remplacé par une fiction de guerre religieuse (plus facile à vendre par media interposés aux populations occidentales que l’occupation et le pillage d’un état régulier).
La défaite de l’EI (quintessence du terrorisme international qui n’est rien d’autre que la guerre sous faux drapeau dans sa plus belle expression) en Syrie fait tomber les masques aux yeux du grand public entre d’un côté les criminels fauteurs de guerre à la légitimité régionale réduite dont l’influence ne peut s’exercer que parce que le voisin est en proie au chaos et les nations locales victimes de ses agressions et tentatives de colonisation à répétition. Ce qui change aujourd’hui, c’est que le sentiment et la crainte de la défaite à basculer dans le camp des agresseurs puisque le terrain Syrien a catalysé les intérêts communs des peuples autochtones depuis l’Iran jusqu’au Levant. L’imposture des Saouds ne tient que par le grand frère américain et maintenant la promesse du petit frère israélien de jouer les garde du corps. L’agressivité israélienne ne tenait que par la même aide militaire américaine et la réduction à néant des états voisins, ces derniers se relevant et entamant une union d’un côté et l’élection de Trump d’un autre côte freinant les velléités de Washington d’obéir à Tel-Aviv, une sorte d’union sacrée des deux voyous de la classe régionale se fait naturellement jour. Bas les masques.


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