Quel paradoxe !
Victimes d’un monde dual, ces damnés de la terre n’ont d’autre espoir que
d’aller traîner leur misère dans les pays qui ont fait leur malheur.
Pourquoi n’en pas choisir d’autres, certainement qu’ils y seront
accueillis à bras ouverts… (j’entends des rires)… Ou alors ils serrent les
dents et agissent là où ils sont : nos aïeux l’ont fait (même si la
génération qui vient semble anesthésiée).
L’Afrique est immensément riche, encore eût-il fallu qu’ils
sachent quoi faire de cette richesse…
- Vous nous avez pillés !
- Oh ben ça alors ! s’cusez-nous d’avoir inventé la machine
à vapeur, le moteur à explosion et découvert l’électricité !
Dire que c’est toujours de notre faute c’est oublier que nos
ancêtres – modestes gallo-romains ou autres - furent exploités autant qu’eux jusqu’au
XXe siècle et que, mis à part l’entracte de reconstruction des
trente glorieuses, pour le XXIe cela recommence !
Je suis issu d’un milieu d’exploités ou la frugalité était
quotidienne et ne cessa qu’à partir des années soixante, alors pour ces Africains
j’ai de l’empathie, la volonté d’être solidaire (j’agis à mon niveau) mais
quant à ma part dans la responsabilité collective (je ne suis certainement pas
le seul) il faudra s’adresser à l’étage supérieur !