@ Ciriaco,
Oui... la psychanalyse à la « papa Freud » comme
signalée supra. Depuis, les choses ont considérablement évolué. C’est tant
mieux et il m’apparaît impératif de devoir tenir compte de cette évolution, sauf à courir le risque de voir la psychanalyse taxée de « sectaire » ou de « dogmatique », comme c’est actuellement le cas. La circulation d’affect qui s’effectue dans le transfert est tout aussi
importante à comprendre tant d’un point de vue individuel que groupal, ou même
sociétal. Ne voir que l’un ou l’autre comme le ferait des psychanalystes
« orthodoxes » ou des sociologues de la même veine, revient à se priver
d’une part essentielle, si ce n’est déterminante dans l’étiologie des névroses,
des psychoses et des perversions, à la compréhension du réel. D’où pour moi la
« supériorité » des techniques d’analyses groupales qui ouvrent un
champ de vision autrement plus enrichissant que le cadre psychanalytique
traditionnel.
En quelque sorte, la psychanalyse groupale et familiale
soumet la psychanalyse « traditionnelle » à l’épreuve de la réalité et
forcément... ça choque quelque part. Si vous avez étudié la psychanalyse
« orthodoxe », vous devez savoir que celle-ci est totalement inopérante
sur les psychoses et les perversions. Dès lors, il était important de réviser
son cadre. C’est ce qui a été fait avec brio par la psychanalyse sans divan
développée par Racamier. Boris Cyrulnik utilise d’ailleurs une vision de la
psychanalyse groupale et familiale sans jamais la nommer explicitement, mais
qui n’est pas celle de la psychanalyse traditionnelle.
De plus, je crois qu’il faut savoir entendre les reproches qui sont faits, à juste titre, à la psychanalyse « traditionnelle » ou « orthodoxe » et ce n’est pas lui rendre service que de la maintenir dans ce seul cadre là. Bien au contraire ! Si elle veut survivre face aux nouvelles approches, il faut qu’elle sache se renouveler et c’est là ou le bât blesse chez les psychanalystes traditionnels qui sont « formatés » pour le meilleur et surtout maintenant pour le pire. Lisez le dernier livre de M. Hurni et G. Stoll :
Le mystère Freud : psychanalyse et violence familiale et enquêtez un peu à ce sujet, vous comprendrez peut-être mieux ce que je veux dire.