Compliqué de juger ceux qui furent nos parents, hein, monsieur le donneur de leçons !
Mais pas pour vous, apparemment..
J’ai eu (paix à leurs âmes) une mère, normande qui a vécu « l’exode » en 40, qui a été « sollicitée » pour planter les Asperges de Rommel, et a vu sa maison réduite en cendre en juin 1944 ; et un père né en 1920, enrôlé donc comme mécanicien d’aviation, peu volubile sur ce qu’il appelait « le grand Rallye Dijon-Bordeaux » (la Luftwaffe au cul), démobilisé et ayant évité de peu le STO grace à une péritonite providentielle.
La guerre, leur guerre, ils n’en ont que très peu parlé, même pas à leurs enfants qui une fois l’adolescence passée, étaient plutôt avides de témoignages de toute première main...
Ce que j’en retiens, maintenant, après avoir beaucoup lu sur le sujet, et de tous les horizons possibles, c’est la coexistence hexagonale de trois types de français
Les collabos - profiteurs de guerre
Les résistants (effectivement fugitifs du STO ou des autres mesures coercitives du gouvernement de Vichy)
Et puis, l’immense majorité du reste de la population, assommée par la super-branlée de 1940, faisant le gros dos et essayant d’esquiver les coups de botte de nos Germains Cousins...
Survivre, c’était leur préoccupation quotidienne, et la recherche des moyens de chauffage l’hiver, et de nourriture en toute saison, leur raison d’exister. N’oublions pas que l’occupant s’est livré à un pillage en règle de la nation, que vous, nous n’imaginons même pas dans la société d’aujourd’hui !
Et c’était pas du flan ! Par ici, (on est à deux pas de ce qui fut un temps la Ligne de Démarcation) les routes de campagne sont régulièrement ornées de jolis petits monuments commémorant les fusillades sommaires de nombre de nos concitoyens....
La honte pour les vainqueurs de 1918, de voir le pays s’effondrer en quelques semaines, puis de se faire botter le cul pendant quatre longues années...
Qui êtes -vous, misérable petit trou du cul, pour juger ces gens et leur comportement ???