Cet « article » est minable mais il illustre à merveille un fait : Tous ceux qui font mine de s’intéresser au Yémen ne le font que pour essayer de faire avancer leur pion. Politiques, stratégiques, religieux.
Dans cet « article » on parle accessoirement du Yémen pour entretenir un discours militant. Je ne connais pas bien Bruno Guigue, j’imagine assez bien son combat, à mille lieues des intérêts du Yémen. Le Yémen n’est qu’un prétexte pour développer son raisonnement et asséner ses vérités, avec ses coupables, toujours les mêmes, toujours désignés quoi qu’il arrive, quelle que soit la situation.
La seule réalité à laquelle il faudrait s’intéresser maintenant c’est à la famine qui va survenir dans ce pays, de façon inexorable. Nous aurons tout le temps plus tard de chercher les coupables. Nous aurons tout le temps de comprendre pourquoi le GRAS voisin Saoud, assis sur son tas d’or, a ruiné un peu plus ce superbe pays.
L’urgence est ailleurs.
« Le Yémen (en temps de paix) dépend à 90% des importations maritimes pour son approvisionnement alimentaire. « La plupart des 22 gouvernorats du Yémen sont menacés par la famine dans les prochains jours, il n’y a presque aucune exception », explique Liny Suharlim de l’ONG Acted. Selon cette dernière, 21 millions de personnes ont besoin d’une aide humanitaire. Près de dix millions nécessitent une aide d’urgence. Des chiffres alarmants qui font dire à la directrice d’Acted pour le Yémen qu’il s’agit de « la pire crise humanitaire de la planète ». Concrètement, plusieurs milliers de Yéménites pourraient mourir de faim chaque jour dans les trois, quatre prochains mois si les ports restent fermés, selon le Réseau des systèmes d’alerte précoce contre la famine (FEWS NET). »