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Les travaux d’Andrew Wakefield furent publiés sous forme d’étude en 1998 dans The Lancet, prestigieuse publication internationale de médecine générale. Quatre ans après cette publication princeps, les résultats d’autres chercheurs ne confirmaient ni ne reproduisaient toujours pas ceux de Wakefield7. Une enquête d’un reporter du Sunday Times (journal britannique), Brian Deer, identifia des conflits d’intérêts d’ordre financier non divulgués par Wakefield8. La plupart de ses coauteurs rétractèrent alors leur soutien à Wakefield et aux conclusions de son étude9.
Le British General Medical Council (GMC) conduisit une enquête à propos des allégations de mauvaise conduite contre Wakefield et deux de ses anciens collègues10. L’enquête fut centrée sur les nombreuses découvertes de Deer, dont celle révélant que des enfants autistes furent sujets à des procédures médicales invasives inutiles11, comme des coloscopies et des ponctions lombaires, que Wakefield a exécutées sans l’approbation éthique préalablement requise par un comité.
Le 28 janvier 2010, un tribunal de 5 membres du GMC prouva la
véracité de plus d’une trentaine des inculpations contre Wakefield,
parmi lesquelles quatre inculpations pour « malhonnêteté », et douze
pour abus contre enfants victimes de troubles du développement12. Le tribunal a jugé que Wakefield a « failli à son devoir de consultant responsable », a agi contre l’intérêt de ses patients, « malhonnêtement et de manière non responsable » lors de son étude13,14,15. The Lancet
rétracta immédiatement et complètement la publication de l’étude de
1998 de Wakefield sur la base des résultats de l’enquête du GMC, notant
que des éléments du manuscrit furent falsifiés16. Wakefield fut radié du registre médical (c’est-à-dire renvoyé de l’Ordre des médecins) en mai 2010 et n’est plus autorisé à exercer la médecine au Royaume-Uni17.
En janvier 2011, un article de Brian Deer publié dans le British Medical Journal identifia les travaux de Wakefield comme une « fraude élaborée »1,18,19. Dans un article faisant suite à ce dernier20, Deer affirme que Wakefield prévoyait de lancer une entreprise s’appuyant sur une campagne de propagande anti-vaccins21.
Un prospectus pour les investisseurs potentiels dans l’entreprise de
Wakefield suggérait qu’un test de dépistage pour la maladie que
Wakefield voulait appeler « entérocolite autistique » pouvait produire
jusqu’à 28 millions de Livres Sterling de revenus (plus de 32 millions
d’euros), avec des tests de dépistages effectués dans le cas de litiges
entre patients et médecins comme marché initial, aux États-Unis et en
Grande-Bretagne. Cependant, entretemps, l’étude de Wakefield ainsi que
les recommandations publiques contre l’utilisation du vaccin combiné ROR
furent liées à un fort déclin des taux de vaccinations au Royaume-Uni
ainsi qu’à une augmentation des cas de rougeoles y correspondant, le tout résultant en de sérieux troubles de la santé ainsi que plusieurs décès22,23,24.