• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de Christian Labrune

sur Pantalonnade autour de l'ambassade américaine à Jérusalem


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

Christian Labrune Christian Labrune 11 décembre 2017 13:41

@Abdelkarim Chankou
Je lis tardivement votre intervention à laquelle j’aurais répondu plus tôt si je l’avais vue.

Les Indiens ont été militairement ratatinés, comme les civilisations précolombiennes. Les Américains ont un peu mauvaise conscience à cause de ce qu’ont fait leurs ancêtres, mais ça ne les empêche quand même pas tous les jours de dormir, et il n’y a personne qui conteste aujourd’hui que Washington soit la capitale des Etats-Unis.

Les « Palestiniens » ne sont pas les plus lointains occupants de la région. Il y aura eu au XIXe siècle une très forte immigration en provenance de l’Egypte et de l’Arabie. Ces gens-là qui étaient des descendants de migrants, s’ils n’avaient pas été les héritiers d’un atavisme antisémite, auraient dû pouvoir accepter l’arrivée d’autres migrants, sionistes eux, dont la culture, de surcroît, qui est l’une des plus anciennes sur cette planète, était évidemment attachée à cette région plus qu’aucune autre : la Bible, c’est le huitième siècle avant notre ère !

En 48, les Israéliens, malgré quelques différends à propos de Jérusalem, acceptent le principe du partage en deux états. Les autres refusent. Les armées arabes coalisées se lancent, au lendemain de la proclamation de la renaissance d’Israël par ben Gourion, dans une guerre qui devait être d’extermination, afin d’assurer définitivement leur emprise sur l’ensemble de l’ancienne Palestine mandataire.

Supposons que ces armées aient foutu à la mer tous les Juifs, comme c’était leur intention, pour récupérer l’ensemble du territoire. Jérusalem serait aujourd’hui une capitale arabe comme Washington est une capitale américaine, en vertu du droit de la guerre qui est le droit du plus fort. Le mufti de Jérusalem, à Berlin, dans les années 40, avait déjà multiplié les interventions auprès de son copain Heinrich Himmler, pour qu’on exportât en Palestine le procédé technique de la solution finale. Si tout s’était très bien passé pour les Arabes, la solution finale aurait été finalisée en 48 et on ne parlerait plus des Juifs.

Menacés d’extermination en 48, les Juifs consentent que les 250 mille Arabes qui sont restés dans leurs maisons durant la guerre deviennent citoyens israéliens (ils seront bientôt deux millions). Victorieux sur le terrain, contre toute attente, ils consentent à considérer que les frontières de cessez-le-feu sont provisoires, devront faire plus tard l’objet de négociations.

En 67, nouvelle guerre à visée exterminatrice - s’il faut en juger par les bulletins de la radio du Caire - Là encore, les armées arabes coalisées sont ratatinées en un rien de temps. Mais Israël ne va pas jusqu’au bout de son avantage, concède même à des religieux jordaniens la gestion des accès au Mont du Temple et accepte le principe de négociations qui permettraient aux deux communautés de vivre en bonne intelligence.

Si je reprends votre propos, qui fait apparaître que la terre appartient à ceux qui ont su s’en rendre maîtres par la force, je me dis qu’ils sont vraiment fous, ces Israéliens. En fait, non : il sont simplement beaucoup plus civilisés que leurs adversaires, et si une guerre qui leur est imposée les oblige à tuer, ce n’est jamais de gaieté de coeur. Le cri des fascistes en 36 : Viva la muerte ! est bien devenu celui des leaders du Hamas et même de beaucoup de factions chapeautés par l’Autorité, mais ce ne sera jamais le cri des Israéliens.


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès