• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de Io Camille Kaze

sur Harcèlement


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

Io Camille Kaze Io Camille Kaze 11 décembre 2017 14:29

@JL

Vous auriez pu mettre le texte en entier, je ne vous en aurais pas voulu... Merci pour cela :

La pensée perverse

La pensée perverse est une pensée créativement nulle et socialement dangereuse ; elle peut être considérée  comme le modèle de l’anti-pensée.
Le véritable secret de cette pensée : une pensée pour ne pas penser !
Alors que la pensée est toute faite de liaison, la pensée perverse n’opère que dans la disjonction et dans la déliaison.Tel est bien le piège : les instruments(contacts et pensées) utilisés d’ordinaire pour le lien sont, par le pervers, employés systématiquement pour la déliaison.

La pensée perverse n’enveloppe rien ni personne. En revanche, à la manière d’une araignée, elle emballe ses proies, dans un filet serré de faux-semblants, de demandes non-dites et de mensonges explicites. Elle n’est faite que pour confondre l’autre. Elle fait effraction de toutes façons, dans le moi de l’autre ou du groupe. 

Elle contraint, empiète, pénètre, absorbe et dilacère, elle « prend la tête », opérant insidieusement à la façon d’une grenade à fragmentation.
Cette fragmentation, cette démentalisation, à la fois dévalorisante et disqualifiante, atteindra le partenaire obligé : le thérapeute par exemple. Comme elle essaime avec autant de force qu’elle disjoncte et disjoint, elle pourra contaminer des familles, des institutions et des sociétés entières.
 La pensée perverse est tout le contraire d’une pensée créative.
C’est une pensée qui ne s’interesse ni aux fantasmes, ni aux affects, et cela ni chez soi, ni chez autrui
C’est une pensée pour faire intrusion dans la préoccupation d’autrui , une pensée poison.
C’est une pensée pour démentaliser, dévaloriser et disqualifier l’autre ; une pensée toute en agirs et manœuvres qui fragmente, divise et désoriente.Non pas vraiment paradoxale(car le paradoxe prête encore a penser) la pensée perverse ne fait au contraire qu’ attaquer le moi tout autour d’elle ; démolissant les ressorts de la pensée, elle décourage et tend à démolir la compréhension dans son principe même.

La pensée perverse exerce autour d’elle un véritable détournement d’intelligence.
A mon avis, les psychotiques, réputés pour empecher de penser, sont des enfants de chœur à côté des ravages exercés par la pensée perverse.Les psychotiques ont une pensée qui dérange, ils souffrent dans leur pensée ; l’immense différence est que les pervers font souffrir les autres dans leur pensée et qu’ils s’en réjouissent.

Insensible au psychique, mais très attentive aux réalités sociales, habile, opportuniste, et à ce titre « adaptée », la pensée perverse sera toute tournée vers l’agir, le faire-agir et la manipulation
Insensible aux mouvances relationnelles, elle est toute dans l’emprise exercée sur les autres afin de les utiliser au mieux de ses intérêts narcissiques et matériels. Pour elle, c’est le résultat qui compte. Les fins sont surinvesties au détriment des moyens.

La pensée perverse est exclusivement consacrée à l’exercice et à la mise au point des agissements pervers.Elle ne produit rien d’autre, elle ne joue ni avec les fantasmes, ni avec les rêves, ni avec les images ; elle ne joue pas à penser.
Hors de la perversité le moi pervers ne connait rien.Si il en est privé, sa pensée ne rencontre que du vide.
 Extraits de Paul Claude Racamier
En revanche, cette pensée perverse si atrophiée vers l’intérieur [pour l’introspection], se [montre] d’une rare finesse dans ses déploiements vers l’extérieur.
La pensée perverse est donc en premier lieu une pensée stratégique. La sensibilité manquante à l’intérieur se révèle d’une extraordinaire finesse envers des interlocuteurs dont les moindres failles sont immédiatement perçues, puis exploitées.

Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès