Donc si j’ai bien
compris, ce sont ces jeunes désœuvrés
qui traînent dans les rues qui amènent un sentiment d’insécurité.
La conclusion
devrait aller de soi : il faut nettoyer les rues mais comment ?
Le service militaire
qui poussait, à sa belle époque, à un brassage de populations
différentes selon le statut social avait cette forte utilité :
il changeait son homme et lui faisait découvrir des espaces
nouveaux.
C’est donc sans
doute pour cela qu’on l’a supprimé et aussi pour de fausses
bonnes raisons budgétaires ( fausses car l’économie réalisée
sur son coût a immanquablement entraîné des déséconomies plus
importantes dans d’autres domaines que l’on se garde bien de
comptabiliser pour ne pas se retrouver face aux effets délétères
d’une politique de Gribouille )
Il est vrai aussi
que, vers la fin, les dispensés ( à la bonne pelle du soutien
politique ) devenaient si nombreux que les rares à tomber sous le
régime de la conscription ne pouvaient incriminer que la malchance
ou l’absence d’appui ou encore leur volonté à ne pas recourir à
des artifices indignes.
Bref le meilleur
instrument d’intégration et, on l’oublie trop souvent de
formation, a été jeté aux orties.
Alors serait-il
peut-être temps de se pencher sur l’employabilité de ces jeunes
sans travail et sans perspectives puisque pour certains d’entre eux
même l’assiduité à l’école du Savoir couronnée de succès ne
suffit pas à procurer le précieux Sésame.
Mais je rêve car il
est évident que le sentiment d’insécurité est cultivé par un
certain nombre de démagogues dont c’est, faute de compétences,
la seule manière de faire avancer leur carrière.
Pourquoi s’attacher
à mettre de l’énergie dans la résolution d’un problème dont
on tire sa subsistance, il vaut mieux forcer son talent à énoncer
le discours que certains électeurs veulent entendre jusqu’à plus
soif et de manière itérative : c’est leur Graal.
Comme
on le fait depuis des décennies mais surtout sans apporter le
moindre début de solution, sinon des grands mots et des abstractions
dont le seul mérite est de coller aux quartiers sans s’y intégrer
mais en fournissant un semblant de commisération pour les gens qui y
vivent.