@ArmelleLa « solution fasciste » dans le néolibéralisme contemporain « Première Partie » Que les États-Unis d’Amérique et l’Union Européenne aient appuyé des groupes fascistes en Ukraine pour mener un coup d’État n’est pas quelque chose qui doit nous surprendre. La « solution fasciste » fait partie de la nature du capitalisme dominé par les monopoles de l’impérialisme. Elle se manifeste quand, au milieu de graves crises économiques et sociales causées par l’application de politiques néolibérales, le système capitaliste dans son ensemble reste bloqué, sans perspectives de récupération à moins de changements radicaux, inacceptables pour une classe dominante qui ne répugne pas à jouer à l’ « apprenti sorcier » et qui est disposée à utiliser ou à se laisser utiliser par les fascistes pour dévier vers ses intérêts l’inévitable explosion sociale, comme cela fut le cas dans les années 30 au XXème siècle et comme cela l’est actuellement. L’objectif basique de la bourgeoisie, qui a construit le capitalisme industriel, né au XIXe siècle, a toujours été d’instaurer le capitalisme pur, de maintenir les travailleurs et la grande partie de la société dans la misère afin de pouvoir accumuler le maximum de richesses et de pouvoir. Ainsi, fut l’histoire du capital dans toute l’Europe, en commençant par la Grande-Bretagne, où la brutalité de cet empire colonial s’est manifestée tant dans les massacres de centaines de milliers ou de millions de civils sur plusieurs continents qui ont résisté à être dominés pour nourrir le commerce d’esclaves (vous rappelez-vous ?) ou pour être soumis à l’exploitation coloniale, mais aussi dans les guerres destinées à agrandir ou maintenir leur empire, tandis que dans les villes industrielles anglaises, la classe ouvrière plongeait dans la misère la plus abjecte (Faut-il relire Dickens ?). Ceci est valable pour l’histoire du capitalisme et de l’impérialisme US, japonais, et cetera. Tout a été fait au cours des dernières décennies, dans l’ère du néolibéralisme triomphant, pour gommer de l’histoire et de la pensée des classes ouvrières et des peuples, les luttes longues, dures et fréquentes des travailleurs, les revendications du monde du travail et sociales formulées par les socialistes (ceux d’avant, pas ceux de maintenant), les anarchistes, les chrétiens et les communistes, et des groupes sociaux éclairés de la petite bourgeoisie et même de la bourgeoisie qui, avec des intentions de fraternité, de solidarité et de justice, ont cherché à limiter l’exploitation brutale et ont obtenu, à partir de la première moitié du XIXe siècle en Europe et aux États-Unis d’Amérique (US), les premières améliorations dans les terribles conditions de travail, de salaire et de logement. Cette longue introduction cherche à rappeler que ce qui a freiné la tendance constante du capital à détruire les sociétés que lui même construisait pour pouvoir développer à nouveau ses marchés internes – un aspect essentiel pour la reproduction du capital et les possibilités d’atteindre les marchés externes pour obtenir davantage de rentes – fut la lutte des classes ouvrières à un niveau national et international. L’éphémère période historique, les trois décennies qui vont de 1945 à 1975, durant laquelle le capitalisme industriel a apporté des progrès économiques et sociaux pour la classe ouvrière, principalement dans les pays du capitalisme avancé, a été le résultat de : •a) la victoire de l’Union soviétique devant le nazisme et son développement social et économique, qui l’a placée comme alternative au système capitaliste ; •b) aux États-Unis l’accumulation de forces syndicales radicalisées par la Grande Dépression, avec des mouvements sociaux et des hommes politiques progressistes qui ont réussi à obtenir des changements et des progrès sociaux et économiques. Cette corrélation de forces au niveau international (l’Union soviétique, un « camp socialiste » en Europe Centrale et de l’Est, de forts mouvements syndicaux et des hommes politiques dirigés par des socialistes et des communistes en Europe Occidentale, la Révolution Chinoise) a aussi permis que commence la décolonisation en Afrique, en Asie et au Moyen-Orient. En définitive, la brève période de l’État bienfaiteur ou les « trente glorieuses », ainsi que l’ère de la décolonisation, ont été des victoires arrachées aux classes capitalistes de l’impérialisme de garde et de leurs alliés grâce à une extraordinaire (et brève) corrélation de forces au niveau des luttes des classes au niveau national et international. Le fascisme avant, le fascisme maintenant. Le fascisme lève sa tête dans tous les pays du système capitaliste avancé, et aussi dans sa périphérie voisine, comme dans le cas européen. De là l’importance d’explorer les raisons par lesquelles- quand les phases du libéralisme provoquent à outrance de graves crises économiques, sociales et politiques qui affaiblissent ou arrivent à détruire les bases sur lesquelles s’établissent et se construisent les sociétés- surgissent ces mouvements fascistes. Tel, fut le cas en Italie et dans un nombre élevé de pays européens, dont l’Allemagne et le Japon, entre les années 20 et 30 du siècle dernier. En Ukraine, les ingrédients économiques, politiques, idéologiques et sociaux ne manquent pas pour expliquer l’émergence de violents groupes fascistes de choc, néonazis ou ultranationalistes. Mais ce pays n’est pas un cas unique, puisque existent des situations similaires dans presque tous les pays européens qui depuis un peu plus de deux décennies ont été poussés à passer sans transition du socialisme (chargé des défauts qui expliquent en partie son écroulement) au néolibéralisme radical dessiné par l’impérialisme US et ses alliés européens, la nommée « thérapie de choc » exécutée par le Fonds monétaire international (FMI). Tout le poids de cette radicale et brutale « thérapie de choc » est retombé sur les sociétés, en les déstabilisant, en les atomisant par la diminution ou la disparition des institutions qui contribuaient à maintenir ou à créer les nœuds sociaux, comme conséquence du chômage et de l’exclusion économique et sociale. En somme, ont été et continuent d’être, les femmes, les hommes, les enfants et les personnes âgées de ces pays, les principales victimes de ces politiques, parce qu’ils sont restés totalement désemparés devant la démolition planifiée économique et la diminution ou la privatisation des programmes et de services étatiques. La mort du libéralisme économique et la « solution fasciste ». Mais les ingrédients pour la « solution fasciste » sont aussi très présents dans les pays de l’Union Européenne (UE) et de la Zone-Euro, où on constate dans pratiquement tous une ascension visible des forces politiques d’extrême-droite qui par leur contenu idéologique et leur programmes politiques peuvent être considérées comme faisant partie de la « nébuleuse néofasciste », au point que par la voie électorale elles sont arrivées aux parlements et même à des coalitions de gouvernement, et dont l’actuelle représentation dans le Parlement Européen peut significativement augmenter dans les élections prévues pour la fin mai 2014. Mais pour comprendre la période actuelle, parce qu’elle met à jour « la solution fasciste » comme la sortie du capital face à « la mort du libéralisme économique », il est très utile se référer au hongrois Karl Polanyi, spécialiste des sciences sociales et de l’histoire de l’économie, l’auteur de plusieurs écrits pendant les années 30 et 40, en pleine ascension du fascisme, et en 1944 de son livre « Le Grand Transformation » (Gallimard, 1983). La vision de Polanyi importe parce qu’actuellement, comme presque il y a un siècle, nous sommes maintenant en pleine « mort du libéralisme économique », c’est à dire quand finalement arrive le moment « où le système économique et le système politique seraient l’un et l’autre menacés de paralysie totale. La population prendrait peur, et le rôle dirigeant reviendrait par force à ceux qui offraient une issue facile, quel qu’en fût le prix ultime. Les temps étaient murs pour la solution fasciste » [1] Dans le chapitre « L’histoire dans l’engrenage du changement social », Polanyi écrit que « si jamais mouvement politique répondit aux besoins d’une situation objective, au lieu d’être la conséquence de causes fortuites, c’est bien le fascisme. En même temps, le caractère destructeur de la solution fasciste était évident. Elle proposait une manière d’échapper à une situation institutionnelle sans issue qui était, pour l’essentiel, la même dans un grand nombre de pays, et pourtant, essayer ce remède, c’était répandre partout une maladie mortelle. Ainsi périssent les civilisations ». Ensuite, il souligne que l’on peut décrire la solution fasciste comme l’impasse dans laquelle s’est mis le capitalisme « comme une réforme de l’économie de marché réalisée au prix de l’extirpation de toutes les institutions démocratiques, à la fois dans le domaine des relations industrielles et dans le domaine politique. Le système économique qui risquait de se rompre devait ainsi reprendre vie, tandis que les populations seraient elles-mêmes soumises à une rééducation destinée à dénaturer l’individu et à le rendre incapable de fonctionner comme unité responsable du corps politique »
24/12 11:20 - zygzornifle
Albert Einstein : "L’Etat est notre serviteur et nous n’avons pas à en être les (...)
24/12 11:20 - zygzornifle
En fait ils veulent la peau du SMIC et ils l’auront ce sont les directives Européennes et (...)
21/12 16:57 - eddofr
@eddofr En réalité, je suis pauvre ... je n’ai qu’un seul million (...)
21/12 16:56 - eddofr
Je suis millionnaire, je sais gérer mon argent mieux que le pauvre moyen,confiez moi la (...)
20/12 11:50 - Gilbert Spagnolo dit P@py
@Armelle Les migeons de Papy se complaisent dans la naïveté, terme qui n’est ni (...)
19/12 23:04 - Alainet
@ Armelle : quand je lis ta prose de la France d’en haut à l’adresse de celle (...)
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