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Commentaire de Fergus

sur Griezmann a-t-il commis un acte raciste ?


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Fergus Fergus 26 décembre 2017 11:18


Bonjour, diogène

Je suis d’accord avec vous.

Dans un article de décembre 2010 intitulé Quel avenir pour le Bal Nègre ?, je relatais le regard porté durant les Années Folles sur la négritude en France. C’était l’époque du Bal nègre de la rue Blomet, si couru par les élites, et de la très populaire Revue nègre de Joséphine Baker. Une période où l’on entendait chanter ceci (extrait de l’article en lien) :

« Nègres » et « négros » étaient d’ailleurs largement évoqués à cette époque dans les sketches et les chansons que l’on donnait alors dans les nombreux music-halls de la capitale. En témoignent La Bambouline dans laquelle Brunw chante « C’est en revenant du Haut-Congo que j’ai rencontré Bamboulino, une jolie moukère négro... » ou bien encore Félix Mayol dans la célébrissime Cabane Bambou « Moi, bon nègre, tout noir, noir de la tête aux pieds... », sans oublier le non moins célèbre Un soir à La Havane interprété par Berthe Sylva et Fred Gouin : « Un soir à La Havane, un tout petit négro, jouait dans sa cabane, du banjo...  »

Même bien intentionnées, de telles paroles ont aujourd’hui heureusement disparu, et l’on ne peut que s’en féliciter tant elles étaient chargées, sinon de racisme, du moins d’une forme de paternalisme colonial.

Même la très progressiste Simone de Beauvoir avait écrit dans La Force de l’âge : «  Le dimanche soir, on délaissait les amères élégances du scepticisme, on s’exaltait sur la splendide animalité des Noirs de la rue Blomet. »

Autre temps, autre regard. Plus exigeant, et c’est très bien ainsi. Encore ne faut-il pas pousser le bouchon trop loin en multipliant les amalgames hasardeux !


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