@ mikawasa,
Une personne qui en considère une autre comme un moyen et non comme une fin (avec les précisions que j’ai apportées dans mon article) est effectivement perverse avec cette personne-là (elle peut ne pas l’être avec d’autres, c’est là une difficulté supplémentaire à la compréhension de cette problématique), car elle la considère comme un objet ou une chose et non comme un sujet d’égale dignité.
Nous pouvons donc en conclure qu’aujourd’hui nous vivons dans une société qui encourage, voire valorise la perversion, ne serait-ce que par le fait de « dresser » les individus à devenir des consommateurs serviles en les incitant à combler tous leurs désirs sans entrave. Ce qui est très lourd de conséquences pour le psychisme et notre humanité (cf.
« La mondialisation de la perversion narcissique »).
En parlant de lien vous citez un autre moyen sur la façon de se prémunir contre la perversion : la perversion, c’est rompre les liens. C’est la raison pour laquelle j’ai cité E. Diet dans cet article lorsqu’il écrit que « conformément à leur essence, la perversion et le pervers destinent à la dérision toute pensée et tout discours qui tentent de les définir et de les assigner : la récusation fluctuante de toute position subjective et de toute proposition théorique les concernant pourrait même valoir comme indice paradoxal d’identification. Il s’agit en l’occurrence d’interdire et d’empêcher toute assignation de responsabilité ou de causalité qui permettrait de percevoir et d’identifier les transgressions agies en toute banalisation du mal. »
Je reviendrais un jour sur cette question de « banalisation du mal », car elle est importante, mais en ce qui concerne les liens, Racamier lui-même en définissant la perversion narcissique écrivait : « La perversion narcissique constitue sans aucun doute le plus grand danger qui soit dans les familles, les groupes, les institutions et les sociétés. Rompre les liens, c’est attaquer l’amour objectal et c’est attaquer l’intelligence même : la peste n’a pas fait pis. »
Rompre les liens, c’est purement diabolique.
