Donald Trump ne ment pas : il provoque. Ses provocations
agissent comme ces leurres que l’on tire pour attirer les missiles ennemis loin
de leur cible initiale. Et ça marche, la manière dont, d’une phrase, il a
envoyé le bouquin de Michael Wolff, hors du champ médiatique, est un modèle du
genre.
Quelques réflexions du journaliste et écrivain Michel Gurfinkiel, exprimées à
l’occasion d’une interview réalisée pour le site LPHinfo :
« Il faut bien comprendre que Trump
est un personnage très particulier aux Etats-Unis. Je me suis intéressé à ses
déclarations politiques pendant les 40 dernières années. Je me suis aperçu
qu’il a un discours d’une cohérence et d’une constance étonnantes. Je suis
alors arrivé à la conclusion qu’il voyait le monde d’une manière simplifiée et
non simpliste. Cela signifie qu’il a une grande capacité à repérer les quelques
facteurs essentiels (hard facts) et de s’y tenir. Il a le sens des thèmes qui
parlent aux Américains et a été capable de toucher les milieux populaires et la
classe ouvrière qui se sont fortement portés sur lui dans certains Etats-clés. Par
ailleurs, il est un vrai spécialiste des médias : il sait manier, comme
personne, ses provocations. Cet instinct a été une des clés de sa réussite
pendant la campagne électorale. »
« Le génie de Trump est de complètement rejeter et ignorer la pression de la
culture dominante dans le monde politique et diplomatique. »
Ca nous change de la chiasse vomie par le New
York Times, puis avalée et régurgitée par télémacron.