Réponse à ce commentaire qui m’a été opposé sur un autre fil :
’’La psychanalyse... eh ben, ce n’est qu’une vaste auberge espagnole dans
laquelle on y trouve juste ce que l’on y apporte. Autrement dit, elle
s’affranchit sans complexe du principe de réalité.’’
Réponse : Effectivement, la psychanalyse est une auberge espagnole. En conséquence, si le principe de réalité n’y était pas convoqué, c’est que celui qui y est serait en aurait décidé ainsi.
Mais la question n’est pas là. La question est de savoir ce qu’on entend par principe de réalité.
Examinons les choses :
Entre en psychanalyse celui qui pense y trouver matière à résoudre au mieux ses névroses, c’est-à-dire ses conflits entre son principe de réalité et la réalité de son désir.
De fait, la réalité n’est pas en cause, ni le désir. Ce conflit qui se manifeste entre le désir et la Réalité, affecte le Moi structuré par la loi symbolique. Qui dit structuré ne dit pas perfection, loin s’en faut. Ce que Freud a pu résumer ainsi : « Le névrosé croit que deux plus deux égal cinq, et il en souffre ».
Les psychopathes dont le Moi n’a pas été structuré par la loi symbolique - peu ou pas de Surmoi -, ne souffrent donc pas des conflits qu’on appelle névroses. S’ils croient que deux plus deux égal cinq, hé bien ils font avec ; Mieux, ils en tirent profit, sans scrupules et parfois en font la source de leur plaisir !
’’La pensée perverse si atrophiée vers l’intérieur se révèle d’une rare efficacité dans ses déploiements vers l’extérieur. La pensée perverse est donc en premier lieu une pensée stratégique. La sensibilité manquante à l’intérieur se révèle d’une extraordinaire finesse envers des interlocuteurs dont les moindres failles sont immédiatement perçues, puis exploitées.’’ (là)
Par conséquent, le principe de réalité n’est pas un problème pour les psychopathes : ils en sont quelque part, les maîtres ; et ils le savent.