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Commentaire de Renaud Bouchard

sur Déclarations ministérielles de patrimoine : omissions, sous-estimations, rectifications, impunité politique et fiscale


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Renaud Bouchard Renaud Bouchard 25 janvier 2018 21:46

@marc dublanc
Bonsoir et merci pour votre intéressante contribution dont je donne ici l’entière restitution :

Certains se demandent encore comment la crise financière, puis économique, a pu éclater, engendrant la ruine. Ils s’étonnent de voir les banques, principalement américaines, faire de nouveau des profits quand, quelques mois plus tôt, il fallait recourir aux fonds publics pour les sauver du désastre. Cet article apporte les réponses.

Premier point, certes le renflouement des banques s’est avéré nécessaire, pour éviter l’effondrement de l’économie américaine et mondiale. Mais, comme le prouve la bonne santé retrouvée des établissements financiers, c’est d’abord à eux qu’a profité celui-ci.

Pour que ce renflouement ait lieu, il fallait dans l’appareil d’État américain des acteurs capables de convaincre les décideurs du pouvoir exécutif.

Un rapide survol des hommes en place au moment de la crise s’avère éloquent. Le dernier ministre des finances de George W. Bush s’appelait Henri Paulson. Ancien PDG de la banque Goldman Sachs, il apparaît comme l’organisateur du renflouement des banques et, en premier lieu de son ancienne maison. Il n’était pas seul. Joshua Bolten, lui aussi un ancien de Goldman Sachs, occupait les fonctions de directeur de cabinet de Bush. Même itinéraire pour Mark Patterson, chargé des finances auprès de Bush.

Goldman Sachs apparaît comme le point de passage obligé pour beaucoup de responsables de la finance américaine. Robert Rubin, ministre des finances sous Bill Clinton, y a passé 26 ans avant de prendre la direction de la banque Citigroup. John Tain en a été l’employé avant de devenir le patron de Merryl Lynch. Comme Robert Steel, devenu le boss du holding bancaire Wachovia.

Goldman Sachs est née 1869, créée par Marcus Goldman, un immigrant juif venu d’Allemagne, bientôt associé avec son gendre Samuel Sachs. Ils ont d’abord fait fortune en prêtant de l’argent à court terme. Puis la folie spéculative des années 20 est arrivée. Goldman Sachs a appelé les épargnants, petits et grands, à investir dans les « trusts ».

Le premier trust s’appelait «  Goldman Sachs Trading Corporation ». La banque émit des actions à 100 $, les acheta toutes et les revendit à 104 $. Puis, à chaque fois que l’une d’elle réapparaissait sur le marché, elle la rachetait, maintenant la demande et poussant le prix à la revente.

Cédant enfin une partie de ses avoirs, Goldman Sachs créa un nouveau trust, Sherandoah Corporation. Blue Ridge Corporation prit ensuite la relève. Une pyramide de sociétés d’investissements, imbriquées les unes dans les autres se mettait en place. Un montage fragile, puisqu’il suffisait que la confiance des acheteurs d’actions manquât à l’égard d’un trust, pour que l’ensemble s’effondre, laissant les actionnaires ruinés.

Pour la banque, en revanche, l’affaire se révélait juteuse. Quand elle mettait un $ sur le marché, de fait elle en empruntait neuf aux actionnaires en leur donnant une action qui, finalement, ne valait pas plus que le papier. Puis, avec les dix $, elle en empruntait 90. Avec les 100 $ totalisés, elle passait à 900 $. Tant que le public payait, la pyramide ne cessait de se gonfler. Problème, ce n’était pas une pyramide de richesse, mais une accumulation de dettes.

Avec la crise de 1929, tout a explosé. Comme d’autres, Goldman Sachs, disposant de réserves accumulées, a survécu, sortant plus riche de la crise grâce à l’argent subtilisé aux actionnaires.
On peut dire qu’avant le crack de 1929, les années 20 ont vu naître la première bulle financière, créée par Goldman Sachs et ses comparses. Pendant plus de soixante ans, néanmoins, la banque résista aux démons, se taillant même la réputation, semble-t-il justifiée, d’un établissement respectueux de la déontologie bancaire.

L’effondrement de l’empire soviétique a-t-il engendré la croyance que tout devenait possible pour le capitalisme sauvage ? En tout cas, au début des années 90, la position de Goldman Sachs changea. En 1996, elle introduisait en bourse Yahoo, société travaillant sur Internet. Rapidement, sur le marché, elle devint le principal lanceur d’entreprises de ce nouveau média. En 1997, elle portait en bourses 24 sociétés Internet. La nouvelle bulle était née.

Mais qu’est-ce qu’une « bulle financière  » ? Simplement un ensemble de biens dont on fait grimper artificiellement la valeur réelle. Les détenteurs de parts de ce bien se croient plus riches qu’ils ne le sont jusqu’à ce que, une crise de confiance éclatant, les cours s’effondrent.

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