@Buzzcocks
C’est clair,
la vie en Russie est plus dure qu’en Europe de l’Ouest. Beaucoup plus dure. Ne
serait-ce que le climat, mais pas uniquement, loin de là.
Que l’immigration
bénéficie aux pays les mieux dotés, les plus accueillants en termes de
perspectives individuelles, et au climat agréable est une évidence. La Russie
est assez mal placée selon ces critères.
Ce qui fait
l’attrait puissant des Russes pour leur pays, même quand ils n’y habitent plus
depuis longtemps est ailleurs, du côté de la langue et de la culture.
On peut le
constater quand on a connu des émigrés russes en France ou ailleurs. Ils ne
retournent pas en Russie, mais y pensent tout le temps. Cet attachement
culturel s’étend sur plusieurs générations. Il sera intéressant, de ce point de
vue, d’observer l’importante et puissante communauté israélienne d’origine
soviétique : combien de temps se maintiendra la langue russe ? Le
patron de Google, Sergueï Brin (Сергей
Михайлович Брин), né à Moscou et dont les parents ont
émigré de Russie, parle-t-il Russe avec ses enfants ?
Il y a un
esprit russe qui habite longtemps les émigrés de ce pays, et leurs enfants. Ce
pays éjecte régulièrement une partie de son élite, puis la reconstitue car la
culture nationale est très forte. Ces émigrés sont habités par une sorte de
nostalgie de ce pays froid, à la nature plutôt monotone, sans grand relief ni
rochers mais aux étendues infinies comme un océan. Vous êtes sans doute au
courant.