@malitourne
Beaucoup de choses vous échappent en effet... Puigdemont n’est pas tout l’indépendantisme catalan de même que les barbus ne sont pas les seuls à être hostiles à Bachar....
Et ce qu’en disent les anarchistes catalans pour l’indépendance autant que vous le découvriez... Jordi Martí Font, membre de la CGT (centrale anarcho-syndicaliste, branche catalane) interviewé ici par Jérémie Berthuin1.
« Détruire le franquisme passe par l’indépendance de la Catalogne
« Vu
de l’extérieur cela peut paraître étrange que des libertaires,
anti-étatistes comme nous, puissent être au coude à coude avec des
personnes qui se mobilisent pour une Catalogne indépendante. Je vous
invite à venir mettre un pied sur notre terre, et vous comprendrez
assurément la profondeur de notre combat. Un combat marqué du sceau de
l’auto-organisation, de rues qui vivent et crient leur désir de liberté »...
Et en passant ils expliquent pourquoi fut votée la Constitution de 78 et l’analysent en profondeur :
« Le franquisme newlook
gouverne donc l’Espagne actuelle avec l’aval de l’ensemble des partis
politiques. Car tous, y compris le Parti Communistes Espagnol (du temps
où avec ses partenaires italiens et français il tentait une synthèse
entre pratiques staliniennes et discours social-démocrate connue comme
« Eurocommunisme ») firent allégeance à la royauté issue du franquisme. Le PSUC (Parti socialiste unifié de Catalogne, également communiste) en profita même pour mandater l’un de ses (brillants) intellectuels, Jordi Solé Tura, comme « constitutionnaliste » de 1978…
Aucun
parti ne maintint donc frontalement l’opposition au fascisme, si ce
n’est les mouvements sociaux. Pire, le PSOE (Parti socialiste ouvrier
espagnol) se vautra dans le clientélisme face à l’aubaine inespérée de
mettre ses cadres aux affaires.
Franco,
quelques années avant de gagner son lit de mort qu’une justice
naturelle l’obligea à garder quelques semaines afin de définitivement
passer l’arme à droite, avait précisé à son peuple, le 30 décembre 1969 : Todo ha quedado atado y bien atado (Tout est resté lié, bien lié)14. Le « tout », c’est l’Espagne chrétienne qui avait livrée croisade face aux hérétiques rouges ; le « lien »,
c’est évidemment le franquisme. Donc, détruire le franquisme, c’est
défaire le lien maintenant le tout, c’est donc, défaire l’Espagne. Bien
sûr, on pourra m’accuser de syllogisme mais, les manifestations
nationalistes de ces dernières semaines, ayant pour seul mot d’ordre
l’incarcération du président destitué de la Generalitat, Carles Puigdemont15 ; les bras tendus (même si minoritaires) ; les Cara al sol16 ; les drapeaux rouge et or d’une monarchie coloniale génocidaire, tant du côté africain qu’américain ; l’interdiction de la couleur jaune ou de l’utilisation de termes tels que « gouvernement en exil » lors de la dernière campagne électorale… ne peuvent laisser indifférents et ne peuvent surtout pas laisser penser à quoi que ce soit d’autre qu’à un retour en force des franquistes.
http://www.grand-angle-libertaire.net/lindependance-catalane-en-debat/